Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 15/02/2001

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la progression de l'herpès qui touche aujourd'hui près de 10 millions de personnes en France, dont 2 millions sous la forme génitale de la maladie. Elle lui fait remarquer que, en dix ans, 50 % de cas supplémentaires ont été diagnostiqués. Un tel rythme en fait un problème de santé publique. Elle lui fait également observer que des études médicales relèvent que seulement 5 % des personnes interrogées évoquent l'herpès à propos des maladies virales contagieuses, et que seulement 7 % citent spontanément l'herpès comme une maladie sexuellement transmissible. Elle lui fait également observer que l'enquête réalisée auprès du corps médical met en évidence des difficultés de diagnostics. 76 % des généralistes, 56 % des gynécologues, 54 % des dermatologues avouent leurs difficultés à poser un diagnostic d'herpès génital. Elle lui fait remarquer que, début 1999, à sa demande, un groupe de travail sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) a été constitué à la direction générale de la santé. Les conclusions des experts ont été remises à la direction générale de la santé à l'automne 1999, qui ne les a pas rendues publiques. Elle lui demande de lui faire connaître les raisons de cette attitude et s'il n'estime pas nécessaire de faire connaître les propositions très concrètes élaborées par le groupe de travail. Elle lui demande de lui confirmer que l'amélioration de la formation et de l'information du corps médical sur le problème de santé publique que représente cette maladie figure parmi ses recommandations. Elle lui demande s'il n'envisage pas également de modifier le code de la santé publique afin de prendre en compte des mesures de prévention et de lutte contre la progression de l'herpès, qui favorise en outre la transmission d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST), et notamment du syndrome immunodéficitaire acquis (Sida).

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Réponse du ministère : Santé publiée le 01/11/2001

L'herpès et en particulier l'herpès génital est une infection virale qu'il importe de prendre en compte, d'une part dans le cadre de la prévention de l'herpès néonatal et d'autre part en tant que cofacteur éventuel de la transmission de l'infection à VIH. Conscient des problèmes de santé publique soulevés par les maladies sexuellement transmissibles et leur évolution récente, le Gouvernement vient d'adresser une nouvelle saisine au Conseil supérieur d'hygiène publique de France (section maladies transmissibles), afin qu'il finalise son rapport sur les maladies sexuellement transmissibles. Il est notamment demandé au conseil supérieur d'établir des recommandations pour chaque type de maladie sexuellement transmissible. Des orientations précises sur le dépistage, le diagnostic et les traitements éventuels de l'herpès devraient ainsi être disponibles à la fin de l'année 2001, et ne manqueront pas d'être intégrés dans le cadre de la politique sur les MST.

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