Question de Mme TERRADE Odette (Val-de-Marne - CRC) publiée le 01/03/2001

Mme Odette Terrade attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la situation de plus en plus préoccupante, dont les diverses associations de lutte anti-tabac se font écho, s'agissant de la consommation de tabac dans notre pays et sur les mesures nécessaires en matière de prévention, notamment auprès des jeunes. Le nombre de fumeurs qui avait diminué de 11 % entre 1992 et 1997, baisse essentiellement due à l'adoption en janvier 1991 de la loi Evin, a quasiment stagné ces 3 dernières années. Un jeune de dix-huit à vingt-quatre ans sur deux, dans notre hexagone, est fumeur, ce qui constitue un record en Europe. Le tabac tue chaque année 60 000 Français, dont environ 18 000 par cancer du poumon et 13 700 par d'autres cancers. La mise en vente sans ordonnance de substituts nicotiniques, les mesures présentées par le secrétaire d'Etat à la santé le 31 mai 1999 et reprises dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre le cancer du 1er février 2000, ont permis de mieux aider les 10 millions de français qui désirent arrêter la cigarette. Toutefois il subsiste de sérieux points noirs en ce qui concerne l'application de l'interdiction de fumer dans les lieux publics, notamment dans les écoles, les lycées, les entreprises ou encore dans les aéroports. D'autre part, des progrès certains restent à accomplir notamment en contrôlant davantage l'application de la réglementation sur la lisibilité des messages de mise en garde sur l'emballages des produits du tabac, en renforçant la formation initiale des médecins généralistes en matière de prévention et de santé publique, en développant l'évaluation des programmes régionaux de santé publique, en développant l'évaluation des programmes régionaux de santé ou encore en consacrant une plus grande part du revenu des taxes sur le tabac à la prévention. Dans ces conditions, elle lui demande quelles mesures nouvelles de prévention il compte prendre, notamment auprès des jeunes et comment il renforcera sa politique de lutte contre le tabagisme.

- page 712


Réponse du ministère : Santé publiée le 18/10/2001

Selon le dernier baromètre santé du Comité français d'éducation pour la santé (CFES) publié fin 2000, le tabagisme chez les 12-18 ans aurait cessé de diminuer depuis une douzaine d'années. Par ailleurs, les enquêtes en milieu scolaire indiquent une augmentation nette du tabagisme chez les jeunes concernés entre 1993 et 1999. Un jeune sur quatre fume et, au cours de l'adolescence les filles sont un peu plus nombreuses à fumer que les garçons, soit 27 % contre 21 %. Les mesures de lutte contre le tabagisme des jeunes doivent être renforcées et s'inscrire dans le cadre d'un programme de communication et d'éducation pour la santé visant, en particulier, à reculer l'âge d'entrée dans le tabagisme lorsqu'il n'est pas possible de l'éviter. Il est, en effet, établi que la consommation de tabac est d'autant plus dangereuse pour la santé qu'elle débute précocement. Plusieurs rapports avaient déjà souligné l'importance d'une politique de hausse des prix du tabac pour freiner ou retarder la consommation de tabac chez les jeunes. Suite aux conclusions du rapport de M. Alfred Recours, député de l'Eure, est intervenue dès 2000 une augmentation des prix de vente du tabac, sous la forme d'une augmentation de 5 % des taxes par an pendant cinq ans. Le ministère chargé de la santé a également mis en place deux groupes de travail relatifs au tabagisme passif et à l'interdiction de vente de tabac aux mineurs de moins de seize ans. Le rapport issu du premier de ces groupes a permis, à partir d'un examen très précis des risques sanitaires liés à l'inhalation de la fumée des autres, de faire un grand nombre de propositions en matière de prévention, de concertation et de réglementation. Ces propositions sont en cours d'expertise. Le rapport du second groupe de travail relatif à la vente de tabac aux mineurs sera rendu public dans les prochaines semaines.

- page 3338

Page mise à jour le