Question de M. PENNE Guy (Français établis hors de France - SOC) publiée le 01/03/2001

M. Guy Penne attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la condition des femmes en Afghanistan, où la prise du pouvoir par les " talibans ", en 1996, a conduit à une dégradation dramatique et sans aucun précédent de leur situation. Les organisations humanitaires reconnaissent leur impuissance à agir pour améliorer le sort des femmes dans ce pays en guerre, fermé sur lui-même, où les pouvoirs politique, militaire et religieux exercent quotidiennement à leur encontre, brimades, vexations et violences. Il lui demande si la France compte soulever, avec toute l'énergie nécessaire, la question des Droits de l'homme - et en particulier des femmes - dans ce pays, lors de la prochaine réunion de la commission des Droits de l'homme des Nations unies, en mars 2001.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 07/06/2001

La situation des droits de l'homme en Afghanistan en général et la condition de la femme en particulier, préoccupent la communauté internationale qui ne manque pas d'inscrire cette question à l'ordre du jour des réunions des instances compétentes. La France est particulièrement active dans ce domaine. Lors de son discours devant la Commission des droits de l'homme, le 30 mars 2001, le Président de la République a dénoncé les ravages que la tragédie afghane entraîne pour les femmes de ce pays, " privées de droits et honteusement asservies ". Lors de cette même session, notre pays a veillé, avec ses partenaires de l'Union européenne, à ce que la résolution adoptée, par consensus, reflète la situation exacte qui prévaut en Afghanistan. Cette résolution comporte de nombreux paragraphes ayant trait aux femmes afghanes. Elle condamne les violations systématiques des droits de l'homme dans les zones de conflit entraînant des déplacements forcés. Elle s'élève contre toutes les formes de discrimination et d'atteintes aux droits des femmes, parmi lesquelles les enlèvements et les allégations de nombreux cas de traite et de mariages forcés, en particulier dans les régions sous contrôle taleb. Cette résolution appelle par ailleurs les parties, en particulier les Talibans, à respecter les droits de l'homme, à supprimer de leur législation les mesures discriminatoires à l'égard des femmes, à assurer leur participation à tous les aspects de la vie du pays, à respecter leurs droits au travail, à l'éducation, à la santé, à la sécurité et à la liberté de circulation. Dans son discours sur la situation des droits de l'homme dans le monde, prononcé au titre de l'Union européenne, la présidence suédoise a également rappelé la préoccupation des Etats membres concernant les discriminations dont sont victimes les femmes et les filles afghanes qui ne leur permettent pas de bénéficier de leurs droits, sur un plan d'égalité avec les hommes. Pour sa part, la commission de la condition de la femme, qui a tenu sa 45e session à New York en mars 2001, a adopté, par consensus, une résolution sur la discrimination à l'égard des femmes et des filles en Afghanistan, coparrainée par les pays de l'Union européenne, insistant sur les droits des femmes au travail, à l'éducation et à la santé, Il va de soi que les programmes menés par les agences des Nations unies en Afghanistan veillent à ce que leur action illustre cette volonté de promouvoir le respect des droits de l'homme et, en particulier des droits des femmes. C'est ainsi que le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu recruter des femmes dans le cadre de ses activités dans ce pays.

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