Question de M. VÉZINHET André (Hérault - SOC) publiée le 19/04/2001

M. André Vézinhet attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les très vives inquiétudes formulées par l'institut régional de travail social (IRTS) Languedoc-Roussillon, qui rejoignent celles manifestées sur l'ensemble du territoire national par le Groupement national des IRTS, alors qu'achèvent de se construire les schémas nationaux et régionaux des formations sociales. Ces orientations prévues par la loi contre les exclusions ont conduit la direction générale des affaires sociales à élaborer les orientations d'un schéma national sans en prévoir les moyens matériels et financiers. Il souligne que, sans accompagnement financier, l'IRTS, comme tous les autres centres de formation, ne sera pas en mesure de relever le défi matériel lié à la croissance de la demande de formation due notamment à de nombreux départs en retraite à compter de 2003, d'autant que deux mesures, à ce jour non compensées, viennent obérer leurs moyens : l'application de la loi sur la réduction du temps de travail (de l'ordre de 6 %) et la mise en oeuvre d'un avenant (nº 265 de la convention collective de 1966) agréé mais non financé par la direction générale des affaires sociales (incidence de 6 % en 2001 et de 8,5 % en 2002). Il lui précise qu'existent aussi sur le long terme des préoccupations par rapport à un projet de contractualisation pluriannuelle des centres de formation avec des normes non négociées, conduisant à un subventionnement nettement en dessous des coûts salariaux de 2001 quand justement se fera sentir la nécessité de recrutements. En conséquence, il lui demande s'il est dans ses intentions d'accroître les moyens des IRTS.

- page 1308


Réponse du ministère : Emploi publiée le 30/08/2001

Les préoccupations relatives au financement des centres de formation en travail social portent sur trois points : le financement de nouvelles places d'étudiants en travail social pour répondre aux besoins en diplômés du secteur social et médico-social dans les prochaines années, les coûts induits par la mise en oeuvre de l'avenant 265 à la convention collective du 15 mars 1966 qui revalorise la rémunération des cadres du secteur, et donc des cadres des centres de formation, et la mise en place d'un décret portant contrat pluriannuel de financement entre l'Etat et les centres de formation. Les besoins prévisibles en nouveaux travailleurs sociaux ont été évalués dans le cadre du schéma national des formations en travail social qui a reçu l'aval du conseil supérieur du travail social le 2 février 2001 et a été arrêté par la ministre de l'emploi et de la solidarité le 28 mai dernier. Pour faire face à ces besoins de formation, un plan pluriannuel d'extension des capacités de formation des centres a été élaboré et inséré dans le nouveau plan de lutte contre les exclusions. Les dotations budgétaires afférentes à sa mise en oeuvre ont été demandées dans le cadre du projet de loi de finances initiale pour 2002. S'agissant des besoins induits par la revalorisation de la situation des cadres du secteur, les centres de formation en travail social se distinguent de la généralité des établissements sociaux et médico-sociaux auxquels s'applique l'avenant 265 à la convention collective de 1966 par leur forte proportion de cadres (70 % au lieu de 15 %). De ce fait, l'incidence financière de l'avenant sur ces centres est notablement plus élevée. Ce surcoût n'avait pas été suffisamment anticipé dans le calcul de la dotation budgétaire afférente en 2001. La ministre de l'emploi et de la solidarité a proposé d'abonder à due concurrence la base de la dotation des centres de formation dans la loi de finances initiale pour 2002 afin de mettre fin aux difficultés de fonctionnement auxquelles cette situation a exposé les centres de formation. Enfin, le projet de décret portant contrat pluriannuel de financement entre l'Etat et les centres de formation vise à harmoniser et à sécuriser les conditions d'attribution de leurs subventions en les fondant sur un principe d'allocation forfaitaire par professeur et par élève. Des dispositions transitoires sont prévues pour permettre à certains centres de rejoindre, à partir de dotations historiques qui peuvent s'en écarter, le niveau de subvention que leur vaudra l'application de ces forfaits.

- page 2826

Page mise à jour le