Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 17/05/2001

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre des affaires étrangères les déclarations faites par le ministre israélien des affaires étrangères le 9 mai dernier devant la presse à Berlin. Il a appelé l'Europe à faire pression sur le président de l'autorité palestinienne pour faire cesser les attaques contre les intérêts de son pays. Il lui demande si une action commune de l'Europe est envisageable. Dans l'affirmative, quel canal institutionnel serait utilisé ?

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 12/07/2001

La France a exprimé à de nombreuses reprises son extrême préoccupation devant la grave situation au Proche-Orient et l'engrenage de la violence qui oppose Israéliens et Palestiniens. Cette situation est la plus grave que nous ayons connu depuis dix ou quinze ans. L'attentat qui a coûté la vie à une vingtaine de jeunes israéliens, à Tel Aviv le 1er juin dernier, a démontré tous les risques qui menacent la région si rien n'est fait rapidement, pour favoriser l'apaisement et rétablir la perspective d'une issue politique. Mais la trêve observée sur le terrain, ces derniers jours, reste fragile et précaire. Dans cette phase particulièrement délicate, la France et l'Union européenne jouent pleinement leur rôle. Les autorités françaises sont en contact avec les parties et tous ceux qui peuvent exercer une influence sur elles. En recevant le Président Arafat en France, le 23 mai dernier, les autorités françaises lui ont demandé de confirmer son engagement en faveur de la paix et d'exercer tout son pouvoir pour contribuer à mettre un terme immédiat et sans condition à la violence. A travers l'action du ministre allemand des affaires étrangères, M. Fischer, présent dans la région dans les jours qui ont suivi l'attentat de Tel Aviv, comme celle de la présidence suédoise de l'Union européenne et du Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune, M. Solana, l'Union européenne s'est montrée particulièrement active pour enrayer le risque d'engrenage. Tout en marquant sa satisfaction de voir que les consignes de retenue données par les deux parties ont été, à ce stade, suivies par une nette diminution du nombre d'incidents, la France estime, avec ses partenaires européens, que l'apaisement ne pourra durablement prévaloir que si est rétablie une perspective politique entre les protagonistes. Les recommandations formulées par la commission d'établissement des faits instituée après le sommet de Charm el Cheikh en octobre 2000 offrent une issue possible à la crise, à condition d'être rapidement et intégralement suivies d'effets. C'est donc à la mise en oeuvre de ces recommandations que la France souhaite voir les parties s'atteler au plus vite. Elle est prête, avec ses partenaires de l'Union européenne, à y contribuer. Dans cet esprit, le Conseil européen de Göteborg des 15 et 16 juin a accueilli favorablement le rapport présenté par M. Solana. Il l'a invité à poursuivre ses efforts, en étroite coopération avec toutes les parties en présence, afin que l'Union européenne puisse continuer de jouer un rôle actif au service de la paix.

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