Question de M. de ROHAN Josselin (Morbihan - RPR) publiée le 21/06/2001

M. Josselin de Rohan appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation des centres culturels français à l'étranger. Il lui rappelle les termes de sa réponse à une question posée par M. Georges Gruillot (n° 3275 du 2 octobre 1997), sur la politique gouvernementale en faveur de la présence culturelle française à l'étranger. " La présence culturelle française à l'étranger constitue un axe majeur de notre diplomatie et l'action menée par le ministère des affaires étrangères dans ce domaine vise essentiellement la promotion de notre langue, d'une part, la diffusion de notre culture, d'autre part. " Aujourd'hui, il doute de l'engagement que le Gouvernement affichait alors, car, les alliances et instituts français à l'étranger ne disposent pas de moyens nécessaires pour mener à bien leur mission. En effet, les dotations qui leurs sont allouées sont dérisoires au regard du défi qu'ils doivent relever, la promotion de notre langue et la diffusion de notre culture face à la montée en puissance des politiques anglo-saxonnes qui, elles, ont des moyens à la hauteur des enjeux en présence. Les chiffres sont criants si l'on prend l'ensemble des aides accordées par le ministère des affaires étrangères à la totalité des établissements du réseau qui dépendent de l'Etat, on atteint la somme de 1 milliard alors que, chaque année, la Grande-Bretagne alloue 4 milliards à son réseau culturel à l'étranger. Etant donné l'abandon dans lequel se trouve notre réseau de centres culturels à l'étranger, il lui demande de prendre des dispositions afin de remédier à une situation qui met en péril la francophonie et le rayonnement de la France dans le monde.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 09/08/2001

Une comparaison purement comptable avec le British Council, dont les missions recouvrent une grande partie de l'action culturelle de la Grande-Bretagne, ne saurait à elle seule éclairer sur la présence française à l'étranger en ce domaine. Les formes de l'intervention française sont très diverses et ne se limitent pas à l'entretien d'un réseau de centres et d'instituts ou au soutien de celui des alliances françaises. La présence culturelle française se manifeste aussi à travers l'existence d'un réseau d'établissements scolaires sans équivalent pour les autres nations, par un programme intense de coopération avec des universités, par le soutien à une chaîne de télévision spécifique (TV5) ou, encore, par une attention marquée aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Cette liste n'est bien sûr pas limitative. Le ministère des affaires étrangères considère toutefois que les moyens qu'il peut mettre à la disposition des alliances françaises sont effectivement insuffisants. Il s'efforce chaque année de les améliorer, dans un contexte budgétaire qui ne lui laisse malheureusement guère espérer à court terme un redressement significatif. Il a, cependant, engagé un important programme de réorganisation de l'ensemble de ce réseau afin que les moyens existants soient utilisés au mieux et concentrés sur des cibles prioritaires. Cet effort, engagé depuis deux ans, se poursuit cette année sur la base d'une large consultation des acteurs du réseau culturel français à l'étranger sur les finalités et les moyens d'une meilleure efficacité de leur action, le ministère élaborera une " charte " applicable dès 2002.

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