Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - RPR) publiée le 01/11/2001

M. Jean-Louis Masson attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le fait qu'en Moselle, les collectivités territoriales soutiennent activement le bilinguisme franco-allemand, démarche qui s'inscrit elle-même dans une logique de coopération transfrontalière. Ainsi, à l'instar de Sarreguemines, les communes ont multiplié les initiatives en matière d'écoles primaires et maternelles bilingues. De même au niveau des lycées, le conseil régional a soutenu la création et le développement des filières Abibac permettant aux lycéens de passer à la fois le bac français et le bac allemand. Une telle politique doit être globale, ce qui suppose qu'il n'y ait pas de chaînon manquant au niveau des collèges. Or, en la matière, c'est pire car il y a même un recul, puisque toutes les sections allemand renforcé qui existaient dans les collèges de Moselle, en application du traité de 1963, viennent d'être supprimées. Le prétexte pris par l'inspecteur d'académie de la Moselle est que les sections européennes seraient un bon substitut. C'est bien entendu faux car, dans la section européenne, il n'y a pas de lecteur d'allemand et l'apprentissage de l'allemand y est de ce fait moins soutenu. Une telle situation est d'autant plus inacceptable que la réussite des sections Abibac suppose un recrutement, à la fin de la troisième, d'élèves avec un bon niveau d'allemand. Il lui demande donc s'il pourrait rétablir sans délai les sections allemand renforcé qui ont été supprimées en Moselle et ensuite augmenter leur nombre.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 21/02/2002

La politique engagée par le ministère de l'éducation nationale pour donner à l'apprentissage des langues vivantes, de la maternelle à l'université, la plus grande efficacité est organisée autour des deux axes suivants : encourager la diversification de leurs formes d'enseignement et inscrire cet enseignement dans une perspective d'échanges et de contacts avec leur environnement proche, particulièrement dans le cas des régions frontalières. La politique conduite par les autorités académiques dans le département de la Moselle en faveur du développement des sections européennes répond à cet objectif. A cet égard, il convient de rappeler que les sections européennes ouvertes dans les collèges se proposent de préparer les élèves au bilinguisme par une pratique intensive de la langue vivante que permet le renforcement de son horaire. Ces sections doivent également mettre les élèves en mesure de suivre avec profit l'enseignement au lycée d'une ou deux disciplines non linguistiques, dans la langue de la section, pour présenter ultérieurement, dans les meilleures conditions de succès, l'Abibac. Par ailleurs, l'organisation d'activités culturelles en langue étrangère, le développement d'échanges internationaux conduits par l'établissement et notamment l'échange de classes avec des établissements étrangers, les contacts avec les enseignants partenaires qui accompagnent la définition du projet pédagogique d'un collège accueillant des sections européennes, renforcent les possibilités d'approfondissement de la connaissance de la langue, de la culture et de la civilisation du pays représenté par la section. Dans ce cadre, les chefs d'établissement sont invités, au travers d'une mise en commun des moyens et des réseaux dont ils disposent, de tirer le meilleur profit de la présence des assistants étrangers. Aussi la mise en place des sections européennes qui, au vu des éléments précédemment mentionnés, peut être considérée comme le prolongement des sections bilingues existant antérieurement, apporte-t-elle par rapport à ces dernières, une dimension plus ouverte en ménageant une meilleure intégration aux enseignements linguistiques dispensés au collège. Leur implantation dans les collèges de Moselle ne constitue nullement, comme semble le craindre l'honorable parlementaire, un affaiblissement pour l'apprentissage de l'allemand mais, au contraire, le moyen de rendre son étude pédagogiquement plus performante et, de fait, plus soutenue.

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