Question de M. SEILLIER Bernard (Aveyron - NI) publiée le 01/11/2001

M. Bernard Seillier appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat au commerce extérieur sur les difficultés que va poser l'introduction de la monnaie unique pour les professionnels de la coiffure. En effet, ceux-ci prévoient une perte de chiffre d'affaires en période d'activité (fêtes de fin d'année) du fait de l'augmentation des temps de transaction ; l'augmentation de la gestion des paiements par chèques et carte bancaire en euros et des coûts de traitement y afférents ; une pénurie de monnaie au début 2002 en raison de la fermeture de certains établissements du 28 décembre au 2 janvier ; et enfin un risque en matière de sécurité avec l'augmentation très importante du montant des fonds de caisse. C'est pourquoi, compte tenu de ces risques, ils demandent, d'une part, que soit augmentée la garantie des chèques à 30 euros ; d'autre part, que soit supprimée, pendant la période de double circulation monétaire, la commission des banques pour les paiements par carte bancaire ; et enfin que soit instauré un crédit d'impôt pour le passage à l'euro. Il lui demande en conséquence quelle suite il envisage de réserver à ces demandes.

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Transmise au ministère : Économie


Réponse du ministère : Économie publiée le 31/01/2002

Les artisans et les commerçants de proximité jouent un rôle important lors de l'introduction de l'euro fiduciaire, car ils sont en relation quotidienne avec les consommateurs. C'est pourquoi le Gouvernement s'est montré particulièrement attentif à leur accompagnement. L'article 19 de la loi portant mesures urgentes à caractère économique et financier prévoit, pour les petites et moyennes entreprises, la création d'un amortissement exceptionnel sur douze mois des matériels destinés exclusivement à permettre l'encaissement des espèces et les paiements par chèques et cartes bancaires en euros, ce qui correspond à la principale dépense supportée par les petits commerçants à cette occasion, ainsi que la déduction immédiate des dépenses d'adaptation des immobilisations au passage de l'euro. Ce dispositif d'amortissement exceptionnel permet d'ores et déjà de réduire de façon significative le coût supplémentaire inhérent au changement des équipements. S'agissant des commissions perçues sur les paiements de petit montant pendant la période de double circulation, le Gouvernement a toujours été favorable à une solution négociée entre les organismes bancaires ou postaux et les commerçants. Néanmoins, en l'absence de telles négociations, le Gouvernement a accueilli positivement un dispositif de plafonnement des commissions qui évitera ainsi aux commerçants d'avoir à supporter financièrement une éventuelle augmentation du volume des paiements par carte bancaire. C'est le sens des dispositions qui ont été instaurées par l'article 56 de la loi de finances rectificative pour 2001. En ce qui concerne la garantie de paiements des chèques, il n'est pas envisagé de promouvoir, à l'occasion du passage de l'euro, une réévaluation du seuil de garantie institué par la loi du 3 janvier 1975 qui irait à l'encontre de l'évolution des moyens de paiement en favorisant l'utilisation de chèques de faible montant au détriment d'instruments de paiement mieux adaptés. Par ailleurs, un relèvement du seuil pourrait avoir pour effet de réduire la vigilance des émetteurs de chèques et des commerçants, qui seraient alors moins portés à procéder aux vérifications élémentaires, fragilisant ainsi le dispositif de lutte contre l'utilisation de chèques sans provision ou de chèques volés. La réévaluation du seuil de garantie risquerait alors de se retourner contre les consommateurs et les professionnels.

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