Question de M. FERRAND André (Français établis hors de France - RI) publiée le 15/11/2001

M. André Ferrand demande à M. le ministre des affaires étrangères de bien vouloir lui donner des informations sur le fonctionnement futur du centre culturel français d'Erlangen. En réponse à une question écrite que lui a posée un collègue de l'Assemblée nationale à propos de " la disparition programmée des instituts culturel français en Allemagne " le 3 septembre 2001, il a été précisé au sujet d'Erlangen : " La création d'un établissement franco-allemand ayant statut d'association de droit local et ayant à sa tête un directeur français a été négociée avec la municipalité. " Depuis, il semble que ce schéma soit resté théorique alors que, le centre étant fermé, le capital acquis disparaît rapidement à mesure que le temps passe. Si le land de Bavière se refuse, par principe, à subventionner toute association culturelle étrangère, la ville d'Erlangen ainsi que le district de moyenne Franconie apportent bien leur contribution au projet telle qu'elle a été prévue dans les accords. Quant à la France, la première intéresée par cette initiative, elle a dû commencer par utiliser en 2001 la contribution qu'elle s'était engagée à verser pour régler les indemnités de départ du personnel liencié sans, donc, pouvoir participer à l'amorçage du projet. Pour la suite, elle a prévu de lier le versement de sa subvention à la présentation de programmes. Mais il n'y a, pour le moment, personne pour préparer ces programmes. Très proches de notre représentation locale, le Président allemand et le vice-président français de la nouvelle entité ont prévu en décembre prochain un redémarrage autour de la bibliothèque et de la salle de lecture. Leur idée est en quelque sorte de " prouver le mouvement en marchant ". Il s'agira ensuite d'assurer le développement et la pérennité des activités par des cours de français et le recrutement d'un compatriote responsable du centre qui fonctionnerait selon un schéma proche de celui des Alliances françaises. Afin d'appuyer cette initiative et d'encourager toutes les bonnes volontés, il lui demande s'il ne serait pas souhaitable que la France leur manifeste son soutien et sa confiance en augmentant sa (modeste) subvention et, surtout, en la mettant à leur disposition sans la lier, au moins pendant cette phase de démarrage, à la présentation de programmes précis.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 27/12/2001

Depuis la fermeture, le 1er janvier 2001, de l'établissement d'Erlangen qui fonctionnait en qualité d'antenne du centre culturel de Munich, un nouvel établissement franco-allemand, doté d'un statut de droit local, a été créé dans cette localité, comme à Aix-la-Chapelle, Bonn, Essen, Karslruhe, Kiel et Tübingen. A l'initiative du maire de la ville, une association a en effet été constituée au printemps dernier. Elle compte 120 adhérents. Son bureau a été élu, et elle s'est dotée d'un compte bancaire. Cette structure prend le titre d'" Institut franco-allemand d'Erlangen ". Elle reprendra les cours de français, les conférences et la bibliothèque du centre culturel. Ces activités seront organisées dans les anciens locaux mis à disposition par la ville. Elle disposera du mobilier et des équipements qui sont actuellement la propriété du centre culturel français de Munich. En cette année transitoire, la subvention française de 250 000 francs français (38 000 euros) a en effet été absorbée par les coûts afférents au licenciement de deux agents recrutés locaux ainsi que par d'autres dépenses liées à la fermeture de l'antenne. En dépit d'efforts répétés des responsables de la ville comme de l'association, il n'a pas été possible de convaincre l'Etat de Bavière de contribuer au financement du projet, alors qu'il le fait pour d'autres pays, comme les Etats-Unis. Pour son fonctionnement, l'association peut néanmoins compter sur une subvention de la ville qui s'élève à 38 000 euros, sur 25 000 euros du district de Moyenne-Franconie et sur 38 000 euros pour des projets culturels, qui seront financés dès 2002 sur les moyens de l'ambassade de France en Allemagne, comme dans le cas des autres structures de droit local. Ces moyens permettront à l'association de mener une action de qualité et de recruter un responsable à mi-temps. Le professeur Bobzin, président de l'association, souhaite engager une Allemande francophone à partir du1er décembre prochain. Grâce à ce poste, l'association sera en mesure de maintenir les activités susceptibles de s'autofinancer, comme les cours de français, et d'organiser des manifestations culturelles. Les projets de l'association seront examinés avec toute la bienveillance nécessaire, afin de maintenir les relations de confiance actuelles avec la municipalité d'Erlangen. Le ministère des affaires étrangères maintiendra le montant de sa subvention au niveau antérieur. Eu égard au dynamisme d'Erlangen et de Nuremberg en matière universitaire et de hautes technologies, il veillera également à ce que l'ambassade soit active dans l'agglomération formée par les deux villes, afin de renforcer la présence française en Bavière du Nord, en valorisant la complémentarité entre cette structure associative et l'ambassade de France.

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