Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 13/12/2001

Mme Nicole Borvo attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le dispositif d'accueil d'urgence pour l'hiver 2001-2002 à Paris. Ce dont il s'agit, à l'égard des personnes en errance, c'est bien de développer une politique de présence sur le terrain, de prendre des mesures adaptées en fonction de leurs besoins, de s'appuyer sur tous les acteurs institutionnels et associatifs pour construire une intervention quantitative et qualitative cohérente, abordant à la fois les problèmes d'hébergement et de nourriture, mais aussi les aspects sanitaires, psychologiques et sociaux en vue d'un objectif commun : que chacun de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants trouve sa place dans notre société. Si les efforts de la ville de Paris et de l'Etat pour humaniser les centres d'hébergement, ouvrir de nouvelles places, améliorer l'accueil, favoriser l'insertion, sont importants, il s'agit de les amplifier pour faire face à une situation devenue dramatique, à l'échelle de la mégalopole qu'est l'agglomération parisienne. Car le dispositif d'accueil d'urgence explose, les centres d'hébergement sont saturés, ainsi que les hôtels. De nombreuses personnes restent à la rue. Le centre de la Mie de Pain dans le 13e arrondissement de Paris assure aujourd'hui plus de 1 000 repas dans son restaurant social de 140 places. Les files s'allongent, derrière les camions du " Coeur de Paris " pour un colis repas, un bol de soupe pris sur le trottoir, dans des conditions indignes. Le SAMU social ne peut plus répondre à la demande. Les familles en demande d'asile sont prises en charge avec difficulté, pour un temps. Pourtant, beaucoup de ces demandeurs d'asile pourraient être autonomes s'ils avaient l'autorisation de travailler. Cette mesure de bon sens, qui existait jusqu'en 1991, est demandée sans succès par les associations qui les accueillent et qui, malgré leur dévouement et leur professionnalisme, n'en peuvent plus. Il faut mettre en place des mesures d'urgence dans tous les arrondissements et dans d'autres lieux de l'agglomération parisienne : ouvrir de nouvelles places d'hébergement, des lieux d'accueil pour les repas. Des dispositifs exceptionnels doivent être prévus en cas de chute brutale de la température, y compris l'ouverture permanente des espaces Solidarité insertion en leur donnant les moyens d'assurer cette charge supplémentaire. Tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour que personne ne reste à la rue cet hiver à Paris. Par conséquent, elle lui demande quelles dispositions l'Etat prévoit en ce sens en partenariat avec les services de la ville et les associations. Etant donné que l'urgence sociale frappe tout au long de l'année, et ce malgré l'existence de nombreux dispositifs d'aide, ne serait-il pas également nécessaire que l'Etat soit à l'initiative d'une table ronde réunissant la mairie, la préfecture, la caisse d'allocations familiales, la caisse d'assurance maladie, les ASSEDIC et tout autre organisme disposant de fonds sociaux, pour travailler ensemble sur le problème de la pauvreté à Paris et rechercher quelles aides concrètes et coordonnées pourraient être apportées aux personnes qui en souffrent.

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La question est caduque

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