Question de M. DELFAU Gérard (Hérault - RDSE) publiée le 17/01/2002

M. Gérard Delfau attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur le fait que la mévente et les bas prix continuent à frapper durement une partie de la viticulture du Languedoc-Roussillon. Dans un marché peu actif, les transactions s'effectuent autour de 2,5-3 euros le degré-hecto, c'est-à-dire en dessous du prix de revient. De nombreux exploitants ne sont déjà plus en mesure de faire face à leurs charges et toute une génération de jeunes vignerons, lourdement endettés, risque de disparaître, creusant un vide dans la chaîne de la production. Les conséquences en seraient insupportables socialement, mais aussi en termes d'activités économiques et de préservation du patrimoine foncier. Or, dans le même temps, se multiplient les signes d'une prise de conscience collective, notamment dans les caves coopératives, sur la concurrence des nouveaux pays viticoles et sur la désaffection d'une partie de la population vis-à-vis d'un vin de table banalisé ou de vins de cépages d'AOC qui ne tiennent pas leurs promesses. Il y a soudure à faire dans le temps pour que ces nouvelles pratiques trouvent accès auprès du consommateur. Il appartient aux pouvoirs publics d'accompagner et de soutenir cette évolution. Aussi est-il nécessaire que la mesure clé de soutien qu'est la distillation, à hauteur de quatre à cinq millions d'hectolitres, intervienne très vite pour donner un signal au marché. De même faut-il accélérer la mise en place d'un système de préretraite pour les producteurs les plus âgés, sous forme de jachère temporaire, sans perte de droits de replantation ; cette procédure ayant l'avantage, en outre, d'accélérer la reconversion de notre vignoble. Enfin, les aides de trésorerie aux viticulteurs en difficulté doivent faire l'objet d'une instruction rapide, eu égard à la détresse d'un certain nombre d'entre eux. Au moment où la colère monte dans le Languedoc-Roussillon, il est indispensable que le dialogue entre le ministère de l'agriculture et les représentants de la profession viticole soit encore renforcé, et, si nécessaire, que l'Etat intervienne pour empêcher que le vin ne soit négocié à un " prix prédateur ", en utilisant à cet effet toutes les ressources de la législation. Il lui demande, en conséquence, de faire connaître rapidement l'état des négociations avec Bruxelles s'agissant de la distillation, le calendrier envisagé pour l'adoption de la " jachère qualitative ", le budget provisionné pour les aides de trésorerie d'ici à juin prochain. Mais il lui demande, aussi, de faire connaître l'avancée des discussions avec la profession à propos des mesures structurelles prévues au " Plan de relance " à dix ans de la viticulture du Languedoc-Roussillon.

- page 121


La question est caduque

Page mise à jour le