Question de M. SOUVET Louis (Doubs - RPR) publiée le 04/07/2002

M. Louis Souvet attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur l'évaluation de l'efficacité des méthodes visant à aider le sevrage tabagique. Il lui demande si les méthodes autres que le traditionnel patch (par exemple acupuncture, auriculothérapie) ont fait l'objet d'évaluations spécifiques et médicales. Il demande également si les pouvoirs publics envisagent le remboursement d'autres méthodes (acupuncture et autres).

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 12/09/2002

En France, environ un tiers de la population adulte fume régulièrement et le pourcentage atteint 50 % chez les jeunes adultes entre dix-huit et vingt-quatre ans. Le tabac est en cause dans la survenue d'un tiers des cancers, toutes localisations confondues, et son poids est considérable dans la morbidité pulmonaire, cardiaque et vasculaire. La consommation de tabac est dans notre pays un problème de santé publique prioritaire. Le Gouvernement a donc engagé, depuis plusieurs années une politique de lutte contre ce fléau qui cause le décès de 60 000 personnes par an. Le plan national de lutte contre le tabagisme, mis en place en mai 1999, ainsi que le plan triennal 1999-2001 de lutte contre les drogues et de prévention des dépendances, ont mis l'accent sur l'importance de l'information sur les possibilités de sevrage tabagique et de l'aide à apporter aux personnes souhaitant s'arrêter de fumer. Ces plans sont basés sur les recommandations de la conférence de consensus sur l'arrêt de la consommation de tabac qui s'est déroulée les 8 et 9 octobre 1998. Cette conférence a permis d'informer tous les acteurs du corps de santé sur les thérapies médicamenteuses et non médicamenteuses, leurs avantages et leurs limites. En pratique, trois méthodes ont été retenues comme ayant fait preuve de leur efficacité : le conseil minimal qui permet déjà d'obtenir 3 à 5 % d'arrêts soutenus, les traitements médicamenteux, et tout particulièrement les substituts nicotiniques, utilisés dans le cadre d'une prise en charge globale, et le traitement comportemental. Les autres méthodes, comme l'acupuncture et l'homéopathie, ont été évaluées, mais la faible qualité méthodologique de nombreux essais et les résultats contradictoires ne permettent pas d'en tirer des conclusions fiables. Pour les quatre méthodes que sont l'acupuncture, l'homéopathie, la mésothérapie et l'hypnose, il est particulièrement difficile de dissocier le rôle de l'empathie délivrée au patient, de l'effet spécifique propre à chaque méthode. Les recommandations pour la pratique clinique, actuellement en cours de rédaction sous l'égide de l'AFSSAPS, confirment ces données, en donnant la priorité aux méthodes validées ayant fait l'objet d'évaluation de leur efficacité, afin d'offrir aux personnes les réponses les plus adaptées à leur demande d'aide au sevrage.

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