Question de M. LAFFITTE Pierre (Alpes-Maritimes - RDSE) publiée le 18/07/2002

M. Pierre Laffitte attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les dangers de transmission par les loups de maladies contagieuses éventuellement transmissibles à l'homme, et en particulier, l'échinococcose. Certes, les loups sont moins nombreux que les renards ou les chiens errants mais les morsures qu'ils infligent, notamment aux moutons ou animaux sauvages, peuvent contribuer à répandre ces maladies. Il lui demande si des mesures préventives ou de protection ont été prises et dans le cas contraire quelles mesures seraient souhaitables pour le parc touristique du Mercantour et son environnement, puisque l'on en trouve dans les faubourgs de la ville de Vence. Il lui semble que la création de parcs à loups clôturés de quelques centaines d'hectares serait de nature à protéger de la contamination éventuelle tout en permettant de respecter les stipulations de la convention de Berne, et il serait heureux de connaître son opinion sur ce point.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 22/08/2002

L'échinococcose alvéolaire est due principalement à un tænia du renard, appelé Echinococcus multilocularis, qui affecte également les chiens et les chats, éventuellement les loups, dont le cycle fait intervenir des petits rongeurs, notamment les campagnoles. L'homme est accidentellement infesté, non par morsures mais en ingérant les oeufs du parasite, présents en grand nombre dans les selles et sur les poils des renards, chiens, chats ou loups qui peuvent souiller les fruits et les légumes. La colonisation du foie par les larves du parasite provoque une maladie grave qui évolue à bas bruit pendant de longues années puis provoque des troubles irréversibles. Elle nécessite un traitement à vie ou une cure chirurgicale lourde dont le résultat reste aléatoire. En France, les zones d'endémie sont limitées à la Franche-Comté et, dans une moindre mesure, au Massif central. Le nombre de cas recensés, s'il a doublé en dix ans, du fait essentiellement d'un meilleur dépistage, reste très faible, de l'ordre de cinq à dix cas pour 100 000 habitants. Toutefois, ce nombre pourrait augmenter du fait de l'accroissement de la population de renards, désormais épargnés par la rage dont la France est indemne depuis deux ans. L'ensemble de ces éléments a conduit le ministère chargé de la santé et l'Institut de veille sanitaire à retenir l'échinococcose alvéolaire comme devant faire l'objet d'une amélioration de la surveillance et de l'information. De ce fait, le recueil de données françaises sur les cas humains (FrancEchinoReg), créé en Franche-Comté en 1997, va être intensifié, en lien avec le réseau européen correspondant (EurEchinoReg). Parallèlement, sont mises en place des études pour évaluer le portage du parasite par les renards ainsi que par les chiens et les chats (projet Echinorisk). Ces actions s'accompagnent d'une information de la population sur les risques encourus et les précautions à prendre dans les zones d'endémie. Cette information est disponible sur le site Internet du ministère depuis le mois de juillet 2001. Il est rappelé, dans les zones concernées, de ne pas consommer des baies sauvages, de porter des gants pour les travaux en plein air, de se laver les mains après ces travaux ou après avoir toiletté son animal de compagnie et de cuire les aliments provenant des champs, des bois ou des jardins accessibles aux renards. D'autres mesures peuvent être préconisées, comme la vermifugation régulière des animaux domestiques et la clôture des jardins potagers. Pour poursuivre cette action d'information du grand public, une brochure sur l'échinococcose alvéolaire sera prochainement élaborée et diffusée par les services déconcentrés du ministère.

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