Question de M. LE GRAND Jean-François (Manche - RPR) publiée le 25/07/2002

M. Jean-François Le Grand attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les difficultés que rencontrent de nombreux centres de soins infirmiers, difficultés qui ont abouti à la fermeture d'une quarantaine d'entre eux dans les dix dernières années. En effet, comme pour tous les infirmiers évoluant à domicile, la non-revalorisation des actes et des frais de déplacement dans le même temps, l'augmentation des carburants, des assurances, des cotisations sociales et, depuis le 1er janvier, le passage aux 35 heures ont abouti à un large déséquilibre budgétaire devant entraîner à court terme une cessation d'activité. De plus, en milieu rural en particulier, la prise en charge par les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) des toilettes et des nursings risque d'accentuer très rapidement des trésoreries déjà très fragilisées. Quand on sait la qualité des services rendus par ces centres de santé à une population souvent âgée et que l'on souhaite maintenir à domicile, alors même que la pénurie d'infirmiers libéraux s'accentue en milieu rural, doit-on attendre, pour réagir, la fermeture de ces centres et accentuer ainsi la désertification médicale déjà engagée par la pénurie de médecins généralistes dans de nombreux départements ruraux ? En conséquence, il lui demande de lui indiquer clairement s'il existe un avenir pour ces centres de soins, ni structures libérales ni structures hospitalières puisque gérés le plus souvent par des associations loi 1901, et les mesures qu'il entend alors prendre en matière de revalorisation des actes et des déplacements pour leur assurer un équilibre vital.

- page 1725


Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 05/12/2002

L'attention du ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées est attirée sur les problèmes auxquels sont confrontés les centres de santé notamment du fait de la difficulté de recruter des infirmiers. Le ministre rappelle que pour répondre aux besoins croissants en infirmiers diplômés, la décision a été prise de porter à 26 400 le nombre annuel d'élèves des écoles d'infirmières, soit une hausse de 8 000. Par ailleurs, entre 1990 et 1999, le nombre d'infirmiers exerçant en secteur libéral sur le territoire métropolitain est passé de 37 083 à 47 676, soit une augmentation de 28,6 % qui est supérieure à celle de la population française sur la même période (3,3 %). Il souligne aussi que la croissance des effectifs reste rapide (+ 1,4 %) par an pour la période 1995-2001. La part des libéraux a progressé au cours de ces dix dernières années au détriment du secteur hospitalier. Il représentent désormais 15 % de l'effectif global contre 10 % en 1988. En outre, les dispositions de l'article 23 de la loi du 29 décembre 1999 de financement de la sécurité sociale pour 2000 définissent dans le code de la santé publique les missions spécifiques des centres de santé et les dotent d'un dispositif conventionnel reposant sur la négociation d'un accord national. Cet accord d'une durée au plus égale à cinq ans doit être conclu entre, d'une part, la caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés et au moins une autre caisse nationale d'assurance maladie et, d'autre part, une ou plusieurs organisations représentatives des centres de soins infirmiers ainsi qu'une ou plusieurs organisations représentatives des centres de soins médicaux, dentaires et polyvalents. Une enquête menée en 2001 a permis de reconnaître la représentativité des organisations gestionnaires des centres de santé habilitées à participer à la négociation et à la signature éventuelle de cet accord. En application des dispositions de l'article L. 162-32-1 du code de la sécurité sociale, cet accord national déterminera notamment les obligations respectives des caisses primaires d'assurance maladie et des centres de santé, les conditions générales d'application des conventions médicales et paramédicales, les modalités d'organisation des actions de prévention sanitaire menées par les centres de santé, les mesures jugées appropriées pour favoriser l'accès aux soins des assurés sociaux et garantir la qualité et la coordination des soins. De même l'accord déterminera les modes de rémunération autres que le paiement à l'acte, des activités de soins ainsi que les modes de rémunération des activités non curatives des centres de santé et notamment d'actions de prévention et d'éducation pour la santé. La pérennité des centres de santé n'est donc pas remise en cause. La loi du 21 décembre 2001 de financement de la sécurité sociale pour 2002 précise par ailleurs que l'accord national doit déterminer les conditions dans lesquelles les organismes d'assurance maladie participeront à l'informatisation des centres de santé, notamment pour ce qui concerne la transmission par voie électronique des documents nécessaires au remboursement ou à la prise en charge. Les objectifs et les modalités d'organisation de la formation professionnelle conventionnelle des différentes catégories de personnels médicaux et paramédicaux exerçant dans les centres de santé devront également figurer dans cet accord en application de la loi du 21 décembre 2001 précitée. Les négociations relatives à la conclusion de cet accord national sont engagées entre la CNAMTS et ces organisations représentatives gestionnaires devraient aboutir dans les prochaines semaines.

- page 2995

Page mise à jour le