Question de M. FOURNIER Bernard (Loire - RPR) publiée le 19/09/2002

M. Bernard Fournier remercie Mme la ministre déléguée aux affaires européennes de bien vouloir porter à sa connaissance les intentions du Gouvernement sur la question de la ratification par la France du treizième protocole additionnel à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales (CEDH). Ce texte, visant l'abolition définitive de la peine de mort en toutes circonstances, adopté par le comité des ministres du Conseil de l'Europe à Vilnius le 3 mai 2002 par trente-six des quarante-quatre Etats parties à la CEDH - dont la France -, doit être ratifié par dix pays avant d'entrer en vigueur. Aussi, il lui fait part de la volonté de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) de voir ce protocole adopté par notre Parlement.

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Réponse du Ministère délégué aux affaires européennes publiée le 07/11/2002

L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention de la ministre déléguée aux affaires européennes sur la ratification du treizième protocole additionnel à la CEDH. La France, qui a aboli la peine de mort depuis plus de vingt ans, manifeste régulièrement l'importance qu'elle attache à cette question au sein de la communauté internationale. La disparition totale et inconditionnelle de la peine capitale de l'arsenal répressif de tous les Etats du monde est l'objectif que poursuit notre pays, tant par son action propre que dans le cadre des initiatives prises par les Quinze. Le 3 mai dernier, à Vilnius, lors de la 110e session ministérielle du Conseil de l'Europe, notre pays a signé le protocole n° 13 à la convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, relatif à l'abolition de la peine de mort en toutes circonstances. Ce texte important complète le protocole n° 6, auquel la France est déjà partie, en ce sens qu'il interdit d'apporter la moindre dérogation à l'abolition de la peine de mort, même en cas de guerre ou en cas d'autre danger public menaçant la vie de la nation. Le Gouvernement souhaite qu'il soit procédé rapidement à la ratification de cet instrument. De même, le Gouvernement est déterminé à permettre l'adhésion de la France au deuxième protocole facultatif au pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort, adopté et proclamé par l'assemblée générale des Nations unies le 15 décembre 1989. Les projets de lois tendant à autoriser, d'une part, la ratification du protocole n° 13 à la convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, relatif à l'abolition de la peine de mort en toutes circonstances, et, d'autre part, l'adhésion au deuxième protocole facultatif au pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort, sont actuellement en cours d'élaboration. Ces deux textes seront prochainement transmis pour avis au Conseil d'Etat, qui examinera à cette occasion l'ensemble des questions juridiques pertinentes, notamment d'ordre constitutionnel. Le Gouvernement souhaite qu'ils soient soumis au Parlement dans les meilleurs délais.

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