Question de M. SOUVET Louis (Doubs - RPR) publiée le 03/10/2002

M. Louis Souvet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur la propagation du coléoptère Diabrotica Virgifera qui cause de terribles ravages dans les cultures. A titre indicatif, aux Etats-Unis d'où est originaire ce coléoptère, les dégâts s'élèvent par an à un milliard de dollars. Le phénomène commence à prendre de l'ampleur en Europe centrale, des cas sont signalés en région parisienne, la colonisation via les zones aéroportuaires étant rapide. Il lui demande donc si seuls, comme l'affirment certaines firmes outre-Atlantique, les plants transgéniques permettront d'enrayer le phénomène.

- page 2197


Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales publiée le 10/04/2003

Diabrotica virgifera est un petit coléoptère, organisme de quarantaine pour l'Union européenne pour lequel l'introduction et la dissémination sont interdites dans la communauté. Il est le principal ravageur du maïs en Amérique du Nord et la première cause d'utilisation d'insecticides sur maïs aux Etats-Unis. L'hôte principal est le maïs. La nuisibilité directe est due aux larves qui dans le cas de fortes attaques peuvent entraîner 80 % de perte. Apparu pour la première fois sur notre continent en 1992 en République fédérale de Yougoslavie (Serbie), il a rapidement atteint les pays voisins (Bulgarie, Hongrie, Roumanie...) et certains pays limitrophes (Italie, Suisse). La chrysomèle des racines du maïs a été détectée cet été en Ile-de-France. L'apparition des premiers foyers de cet insecte en France est préoccupante mais était prévisible. En 2002, un réseau de surveillance de près de 300 sites de piégeage a été implanté, en collaboration avec la profession, dans les cultures de maïs et à proximité des points d'entrée, notamment les aéroports. C'est ce réseau conséquent qui a permis la découverte précoce de ce ravageur pour la première fois sur le territoire national. Cette découverte a conduit à la mise en oeuvre du plan d'urgence qui avait fait l'objet d'une préparation intensive ces derniers mois. Ces mesures visent l'éradication de la chrysomèle compte tenu des risques majeurs que son installation pourrait générer pour l'ensemble de la filière. En effet, le moyen de lutte le plus efficace contre ce ravageur sur le territoire français est la prévention vis-à-vis de son introduction. Il importe donc de maintenir et de renforcer les réseaux de surveillance afin de détecter son arrivée précocement en vue de l'éradiquer rapidement. Les moyens de lutte contraignants actuellement mis en oeuvre contre ce coléoptère comprennent notamment l'obligation de rotation de culture pour limiter la capacité de survie des larves, le traitement des adultes pour empêcher les pontes et le traitement de sol pour détruire les larves. Ces mesures sont complémentaires afin de briser le cycle biologique de l'insecte à plusieurs stades. Le recours à l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés résistant à la chrysomèle du maïs ne peut pas être envisagé du fait de l'absence d'autorisation pour ce type de produit. De plus, l'histoire de la lutte contre diabrotica virgifera nous a démontré qu'aucune solution de lutte ne peut revendiquer l'exclusivité, mais qu'a contrario il convient de privilégier un ensemble cohérent de mesures dont la plus efficace reste la prévention.

- page 1230

Page mise à jour le