Question de M. LAFFITTE Pierre (Alpes-Maritimes - RDSE) publiée le 17/10/2002

M. Pierre Laffitte attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche sur l'avenir des diplômes délivrés par les instituts universitaires technologiques face à la réforme mise en oeuvre dans le cadre de l'harmonisation européenne des grades universitaires. En effet, le décret du 8 avril 2002 relatif aux grades et titres universitaires et aux diplômes nationaux substitue les notions de grades, la licence, le master, et le doctorat, aux anciennes références de 1er cycle, 2e cycle et 3e cycle de l'enseignement supérieur. Les sorties vers le monde du travail s'organisaient donc en France, à bac + 3, bac + 5, bac + 8. Or les IUT ne délivrent qu'un seul diplôme, le DUT, dont la valeur professionnelle est jusqu'à présent assimilée bac +2 alors que la densité des études justifierait son assimilation à bac +3, surtout si était instauré un stage en entreprise supplémentaire de six mois à la sortie des études. Ainsi, ces derniers, qui depuis leur création ont largement pu témoigner de leur efficacité et de la qualité de l'enseignement proposé eu égard aux exigences des entreprises, sont aujourd'hui délaissés par les jeunes bacheliers informés de cette évolution. La possibilité qui a été donnée aux IUT d'être partie prenante dans les licences professionnelles ne répond que très partiellement à ce problème car le DUT ne deviendrait qu'un diplôme intermédiaire menaçant l'existence même des IUT. En conséquence, il souhaiterait savoir s'il pense demander à ses services de préparer un texte de décret complémentaire apportant des précisions afin que les diplômes délivrés puissent être confirmés au niveau de la licence, éventuellement après un stage supplémentaire en entreprise et ainsi s'harmoniser aux normes européennes de l'enseignement supérieur afin d'éviter qu'ils ne perdent toute leur valeur à l'échelon européen.

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Réponse du Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche publiée le 05/12/2002

Les instituts universitaires de technologie (IUT) sont dans l'université dont ils sont partie intégrante. Ils accueillent des étudiants dont certains sont appelés à faire des études longues et qui sont intéressés par une approche technologique des problèmes, par le lien avec les professions et par des méthodes pédagogiques s'appuyant sur une démarche de projet. Les projets, visant hier à faire un diplôme universitaire de technologie (DUT) en trois ans, aujourd'hui à créer des licences technologiques sur un modèle analogue, ne constituent pas une approche suffisamment féconde. Dans le contexte actuel, les licences professionnelles qui s'inscrivent, à bac + 3, dans l'exigence d'harmonisation européenne des niveaux de sortie, doivent être développées. Elles ont vocation à permettre des poursuites d'études bien adaptées aux titulaires d'un DUT. Il faut souligner à ce sujet que les IUT ont largement participé à la mise en place de ces licences. Par ailleurs, dans le cadre des dispositions de l'arrêté du 23 avril 2002 relatif aux études universitaires conduisant au grade de licence, les universités ont la possibilité, tout en préservant les caractéristiques professionnalisantes des diplômes universitaires de technologie (DUT), d'aménager les études en IUT par l'organisation d'enseignements facilitant la poursuite d'études des étudiants qui le souhaitent vers les divers types de licence. Enfin, s'il est exact que le nombre d'étudiants préparant un DUT a diminué à la rentrée 2001-2002 (- 0,3 %), ce très faible ralentissement, qui fait suite à une croissance annuelle régulière de 2 % continue depuis 1995, n'est en aucune façon dû à l'absence de préparation à un diplôme de niveau II. Cette très légère diminution est la conséquence de la situation démographique générale.

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