Question de M. LAGAUCHE Serge (Val-de-Marne - SOC) publiée le 24/10/2002

M. Serge Lagauche attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les enlèvements et détentions, par la guérilla des FARC, de centaines de Colombiens dont des élus locaux et des parlementaires, tels Mme Ingrid Betancourt, sénatrice, dont l'état de santé soulève de vives inquiétudes, ou M. Jorge Eduardo Gechem Turbay, président de la commission de paix de la Haute Assemblée colombienne. Plus généralement, un accroissement de la violence est constaté dans ce pays. D'après les plus récents rapports d'Amnesty International, " la situation en Colombie est particulièrement délicate et grave. L'armée reprend par la force l'ancienne zone démilitarisée, causant beaucoup de victimes dans la population civile. Sous le prétexte de la "guerre contre le terrorisme" après le 11 septembre, on assiste à une vaste opération de militarisation du pays. Or, il faut rappeler que 85 % des violations des droits de l'homme continuent d'être commises par les paramilitaires bénéficiant de l'appui implicite ou direct des forces armées ". Il lui demande donc si le Gouvernement compte entreprendre une démarche diplomatique forte visant à la libération des otages, et s'il entend contribuer à une position commune de l'Union européenne sur cette très préoccupante situation en Colombie.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 13/02/2003

Le gouvernement français ne ménage et continuera à ne ménager aucun effort pour obtenir la libération dans les meilleurs délais de Mme Ingrid Bétancourt, de sa directrice de campagne, Mme Clara Rojas, et des autres otages en Colombie. L'enlèvement et la séquestration prolongée des otages sont des crimes inacceptables. La communauté internationale ne saurait rester passive devant ces pratiques qui endeuillent la Colombie. Dans ce cadre, le ministre des affaires étrangères s'est rendu en Colombie le 29 novembre dernier. Il a rencontré longuement le président Alvaro Uribe Velez ainsi que les principaux membres de son gouvernement, et notamment sa collègue Mme Carolina Barco. Il s'est par ailleurs entretenu avec les représentants des familles d'otages et, en particulier, avec la famille de Mme Ingrid Bétancourt, retenue contre son gré depuis le 23 février dernier par la principale guérilla, les FARC. Le peuple colombien doit assumer toutes ses responsabilités. Le gouvernement français a exprimé clairement sa disponibilité à l'aider à rechercher les moyens de mettre fin à ce conflit cruel. Déjà, il s'était impliqué fortement, avec d'autres, dans la facilitation des processus de paix avec les guérillas, conduits par le prédécesseur du président Uribe. Il appuie aujourd'hui la volonté du gouvernement colombien, fondée sur une politique de fermeté, de rechercher une solution négociée en sollicitant, notamment, les bons offices du secrétaire général des Nations unies. Le gouvernement français appuie cette approche, dans la mesure où elle combine le renforcement de l'autorité de l'Etat et l'ouverture au dialogue avec les groupes armés illégaux. Il reconnaît la légitimité, pour rétablir la paix civile en Colombie, d'une politique de sécurité efficace et respectueuse des droits de l'homme, à laquelle une coopération dans des domaines comme le renforcement institutionnel ou la lutte contre le trafic de drogue doit être apportée. La possibilité d'un appui technique de la France à la substitution de cultures par reforestation, priorité du président Uribe pour lutter contre la production de drogue, est à l'étude.

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