Question de M. DULAIT André (Deux-Sèvres - UC) publiée le 24/10/2002

M. André Dulait appelle l'attention de M. le ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire sur le coût inflationniste de la gestion des déchets ménagers. La production d'ordures ménagères est en constante augmentation et leur traitement soumis à des normes environnementales plus strictes a permis d'améliorer notoirement la protection de l'environnement. L'équipement en centres de tri, centres de stockage voire usines d'incinération aux normes est très inégalement réparti et entraîne des surcoûts élevés et d'importants mouvements de protestation des contribuables. Par ailleurs, les modes de recouvrement de cette dépense font l'objet de contestation, la redevance étant difficile à apprécier et à recouvrer et la taxe basée sur la valeur locative ne prend pas en compte le nombre de personnes présentes au foyer de référence, impose des locaux non productifs de déchets ménagers et englobe le foncier bâti des entreprises. C'est pourquoi, il demande si le Gouvernement pourrait envisager le calcul de cette taxe sur les bases retenues pour l'élaboration de la taxe d'habitation qui offrirait notamment le double avantage de l'adresser directement auprès de l'usager et la possibilité de définir des critères permettant d'appliquer un coefficient pondérateur en fonction du nombre de personnes résidantes par foyer.

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Réponse du Ministère délégué au budget et à la réforme budgétaire publiée le 27/03/2003

L'établissement de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères au nom du redevable de la taxe d'habitation réduirait le champ d'application de la taxe et donc le rendement attendu au bénéfice des collectivités locales, dès lors que la taxe d'enlèvement des ordures ménagères porte notamment sur des locaux qui ne sont pas imposables à la taxe d'habitation (locaux occupés par les commerçants et les membres des professions libérales, par exemple). La modification envisagée nécessiterait donc une réflexion sur la participation de ces catégories de redevables au coût du service d'élimination des déchets. D'autre part, la base de la taxe foncière apparaît mieux proportionnée au service rendu et plus équitable que la base de la taxe d'habitation. En effet, en raison des divers abattements applicables, la base de la taxe d'habitation est d'autant plus faible que la famille est nombreuse alors qu'au contraire le volume des déchets croît avec le nombre de personnes vivant au foyer. Or, en matière de taxe d'enlèvement des ordures ménagères, les modalités de personnalisation permettant d'ajuster la contribution à l'importance du service rendu conduiraient, soit à majorer la base imposable en fonction du nombre de personnes à charge et/ou d'occupants du logement, soit à créer un abattement en faveur des personnes seules, soit à mettre en place les deux dispositifs. Cette personnalisation qui se traduirait inévitablement par un transfert de charges au détriment des familles ayant des enfants jouerait donc en sens inverse du mécanisme retenu pour la taxe d'habitation, ce qui serait perçu à la fois comme contradictoire et incompréhensible pour le redevable et, en tout état de cause, comme contraire à un dispositif de simplification. Enfin, le dispositif actuellement en vigueur permet, en cas de changement d'occupant, une répartition par le propriétaire de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères au prorata du temps d'occupation, ce qui ne serait plus possible si la taxe d'enlèvement des ordures ménagères était rattachée à la taxe d'habitation. En définitive, l'établissement de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères sur la taxe d'habitation constitue une réforme lourde, présentant des inconvénients notamment en termes d'acceptabilité par les contribuables. Cela étant, le gouvernement est conscient des difficultés soulevées par le poids que représente désormais la taxe d'enlèvement des ordures ménagères pour les contribuables. Un rapport sur le financement du service d'élimination des déchets des ménages a été remis par le précédent gouvernement au Parlement. Il constitue avec les recommandations du Conseil national des déchets une base de réflexion. A cet égard, la prolongation de trois ans, prévue par l'article 87 de la loi de finances pour 2003, de la durée du régime transitoire pour permettre aux communes et à leurs établissements publics de coopération intercommunale de se mettre en conformité avec les dispositions de la loi du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale doit constituer un délai supplémentaire pour dégager les solutions les mieux adaptées.

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