Question de M. DOMEIZEL Claude (Alpes de Haute-Provence - SOC) publiée le 31/10/2002

M. Claude Domeizel attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les difficultés financières rencontrées actuellement par le programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies qui manque de vivres et d'argent. Dès ce mois d'octobre, 460 000 enfants nord-coréens de moins de six ans seront privés de la ration quotidienne de céréales, et ces restrictions vont s'étendre en novembre aux 250 000 femmes enceintes et jeunes mères et aux 925 000 tout-petits en âge de fréquenter la crèche. En effet, d'importants pays donateurs ont baissé leur contribution et la France figure parmi les pays défaillants. Car si la France avait versé au PAM une généreuse contribution annuelle de 31 millions d'euros à la fin de septembre 2001, elle n'a honoré ses engagements qu'à hauteur de 14 millions d'euros pour la période équivalente de 2002. La défaillance de la France n'est pas la seule cause des restrictions drastiques du budget du PAM. Le directeur adjoint du PAM explique que la panique actuelle du PAM est causée par cette accumulation sans précédent de crises dans plusieurs régions du monde, sans parler des menaces pesant sur l'Irak et la Côte d'Ivoire, ainsi que par la diminution sensible de la contribution des Etats-Unis (...), principal donateur. Il rappelle qu'en 2001, le PAM avait nourri 77 millions de personnes ; or, l'année précédente, 24 000 personnes étaient mortes chaque jour de la faim et de ses conséquences. Au regard de ces chiffres dramatiques, il lui demande s'il envisage de maintenir la contribution de la France au financement du PAM à hauteur des années passées.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 20/02/2003

Le programme alimentaire mondial des Nations unies connaît actuellement une situation financière difficile, qui l'a notamment conduit à réduire ses programmes d'aide à la Corée du Nord. La France, qui est, à titre individuel comme par le biais des programmes de l'Union européenne, un contributeur important du PAM, concentre ses interventions sur l'Afrique, continent régulièrement touché par la famine. Elle n'a, du fait de cette priorité, pas pris part aux opérations d'aide à la Corée du Nord. Le PAM est financé exclusivement par des contributions volontaires des Etats membres. La contribution française au PAM a, pour des raisons de conjoncture budgétaire, enregistré une baisse au cours de l'année 2002 après plusieurs années de croissance. Une réflexion est actuellement en cours au niveau interministériel pour assurer une gestion de notre aide alimentaire qui permettrait d'éviter de tels aléas à l'avenir. Si cette contribution pour l'année 2002 se situe effectivement aux environs de 15 millions d'euros, celle de 2003 devrait marquer un net redressement, conformément à la volonté du Gouvernement d'augmenter l'aide publique de la France aux pays en développement et de marquer son soutien à la lutte contre la faim dans le monde. La France a rapidement réagi à la grave crise alimentaire qui touche actuellement l'Afrique australe et la Corne de l'Afrique. Le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères vient d'annoncer, à l'occasion de son déplacement en Afrique australe, l'octroi d'une aide française de 19 millions d'euros aux pays de la région, dont 13 millions dans le cadre des opérations du PAM. Plus généralement, la France attache une importance particulière à la question de la sécurité alimentaire et souhaite que celle-ci constitue l'un des thèmes majeurs de sa présidence du G8.

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