Question de M. PLASAIT Bernard (Paris - RI) publiée le 08/11/2002

Question posée en séance publique le 07/11/2002

M. Bernard Plasait. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales.
M. Michel Dreyfus-Schmidt. Encore ?
M. Bernard Plasait. Jusqu'à il y a six mois, devant la montée de l'insécurité, les Français, toujours inquiets, souvent angoissés, quelquefois exaspérés, attendaient un changement de politique de sécurité, j'allais dire : attendaient que soit enfin menée une véritable politique de lutte contre l'insécurité.
D'emblée, monsieur le ministre, vous avez donné un signal politique majeur de restauration de l'ordre républicain,...
M. Claude Estier. Encore une question téléphonée !
M. Bernard Plasait. ... pour répondre notamment aux souffrances de nos compatriotes les plus modestes, lors de la présentation du projet de loi d'orientation et de programmation sur la sécurité intérieure, en juillet dernier.
M. Paul Raoult. La question !
M. Bernard Plasait. Nous avons constaté une augmentation de la délinquance de 40 % en vingt ans et de 16 % au cours des cinq dernières années. Face à cette situation insupportable, vous déclariez alors que les Français ne comprendraient pas que l'action ne soit pas immédiate, qu'ils ne se contenteraient pas d'une parole publique sans lendemain, d'une action publique dénuée de résultats.
A Paris, entre 2000 et 2001, les taux ont cru de façon insupportables. Ainsi, les homicides et tentatives d'homicides ont augmenté de 34 % et les hold-up de 27 %.
Ma question est très simple : pouvez-vous me dire si des résultats positifs sont enregistrés depuis six mois à Paris,...
M. Claude Estier. Il peut le dire ! (Sourires.)
M. Bernard Plasait. ... et, en dehors de la capitale, dans les zones de gendarmerie, qui représentent 95 % du territoire et 50 % de la population ? (Applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et sur quelques travées de l'Union centriste.)

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Réponse du Ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales publiée le 08/11/2002

Réponse apportée en séance publique le 07/11/2002

M. Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales. Merci, monsieur le président.
Si même M. Claude Estier a compris que les résultats sont déjà là, il est inutile que je prenne beaucoup de temps pour les expliquer. (Sourires sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)
Simplement un détail : ce qu'il y a de plus intéressant dans tout cela, ce n'est pas tant simplement - et j'en ai dit un mot tout à l'heure - la baisse de la délinquance que l'augmentation de l'activité des services de police. Qu'il me soit permis de rendre hommage - et M. Hyest sait très bien à quoi je veux faire allusion - au travail des gendarmes et des policiers. En effet, il est tout de même exceptionnel de constater que le taux d'élucidation des affaires, sur le mois d'octobre, a augmenté de 3 %, que le nombre de personnes mises en cause a cru de près de 6 % et que le nombre de personnes gardées à vue s'est accru de 10 %.
Monsieur le sénateur, je sais quelle est ma mission. Elle consiste non pas simplement à stopper la progression de la délinquance, mais à faire reculer la délinquance, et ce durablement. A travers cet objectif - je le dis devant la Haute Assemblée -, c'est une nouvelle culture du service public que nous voudrions apporter,...
M. Henri de Raincourt. Très bien !
M. Nicolas Sarkozy, ministre. ... un service public qui, lui aussi, a le droit à voir la performance reconnue. (Marques d'approbation sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)
M. Henri de Raincourt. Très bien !
M. Nicolas Sarkozy, ministre. La performance n'existe pas uniquement dans le service privé.
Il est temps de rendre hommage à ces fonctionnaires. Nous évaluons les résultats ; nous nous engageons sur des objectifs. Et ce qui vaut pour le dernier gendarme ou le dernier policier vaut naturellement pour le ministre ! Je tirerais toutes les conséquences d'un échec en la matière. Les Français attendent de nous des résultats. Nous commençons à en apporter, mais ce n'est rien par rapport à l'objectif qui est le nôtre, à savoir une réduction plus forte et plus durable. (Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants et de l'Union centriste.)

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