Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 21/11/2002

Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants concernant l'indemnisation des enfants de déportés ou de résistants. Le décret n° 2000-657 du 13 juillet 2000 prévoit une mesure de réparation pour les orphelins dont les parents sont morts en déportation, victimes des lois antisémites du régime de Vichy. Cette mesure est pleinement justifiée au vu des souffrances endurées par ces derniers. L'ensemble des déportés et des fusillés de cette période noire de notre histoire doivent être considérés de la même manière. Il en va de la solidarité nationale et du principe d'égalité. C'est pourquoi, elle lui demande ce qu'il compte faire, pour que tous les enfants des victimes des nazis soient indemnisés de la même façon.

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Réponse du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants publiée le 09/01/2003

Le décret n° 2000-657 du 13 juillet 2000 a institué une mesure de réparation destinée aux personnes dont le père ou la mère a été déporté à partir de la France dans le cadre des persécutions antisémites durant l'Occupation et a trouvé la mort en déportation alors qu'elles étaient mineures. Cette disposition s'inscrit dans le cadre de la mission présidée par M. Jean Matteoli. Elle prend en compte, parmi l'ensemble des personnes ayant souffert des actes commis pendant l'Occupation, la situation particulière de celles et de ceux ayant perdu leurs parents du fait d'une politique d'extermination qui avait un caractère systématique, visait toute personne, indépendamment de ses choix et de ses engagements, du seul fait qu'elle était juive, et s'étendait même aux enfants. Le caractère particulier de ces persécutions a d'ailleurs été reconnu par le Conseil d'Etat dans une décision du 6 avril 2001. Cependant, les pouvoirs publics ne sauraient rester indifférents à la situation des autres orphelins de déportés non visés par le dispositif spécifique institué par le décret du 13 juillet 2000. C'est pourquoi le secrétaire d'Etat aux anciens combattants a demandé à M. Philippe Dechartre, ancien résistant, ancien ministre du général de Gaulle et de Georges Pompidou, de conduire une concertation avec toutes les parties prenantes, afin de permettre au Gouvernement de mettre en oeuvre une solution équitable et raisonnable. En effet, le Gouvernement s'attachera à ce que, dans le règlement de cette douloureuse question, la mesure préconisée recueille l'assentiment de tous, pour qu'en aucun cas, en tentant de réparer une injustice, il n'en soit créé une nouvelle.

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