Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 05/12/2002

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur la situation alimentaire dans la Corne de l'Afrique. Il apparaît que la zone qui s'étend du territoire des Afars limitrophe de l'Etat de Djibouti, au nord de la région Borena et frontalière du Soudan Sud, ainsi que la moitié orientale de l'Ethiopie sont victimes de la famine. En Erythrée, ce fléau touche 60 % de la population auxquels on peut adjoindre, 3 millions d'Ethiopiens. Selon les observateurs internationaux, du fait d'une récolte automnale désastreuse, cette situation catastrophique va empirer d'ici à l'été prochain. Aussi, la vie de plus de 16 millions d'êtres humains est directement menacée. Alors que nous savons qu'il existe un décalage de près d'un semestre entre la mobilisation internationale et la distribution directe de l'aide humanitaire aux populations, il lui demande quelles mesures compte prendre la France, tant au sein du concert des nations que seule pour aider ces êtres en détresse.

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Réponse du Ministère délégué à la coopération et à la francophonie publiée le 30/01/2003

Les récoltes en Ethiopie et en Erythrée pour l'année 2002 sont effectivement inférieures de 20 % environ à la moyenne des cinq années précédentes. Dans plusieurs régions, les effets cumulés de l'insuffisance de pluies et de facteurs d'ordre structurel et politique ont créé une situation critique pour les agriculteurs : il s'agit, en Erythrée, des zones de production agricole du Debub et de la Gash Barka, et en Ethiopie, de toute la région Afar, de certains districts de la région Oromo (Hararge oriental et occidental) et de la région des nations, nationalités et peuples du Sud (districts Wolayta et Sidamo). Les services du ministère des affaires étrangères suivent avec la plus grande attention l'évolution de la crise, qui risque de s'aggraver sensiblement entre la fin de la saison sèche, en mars, et les premières récoltes de juillet. L'ensemble des grandes organisations humanitaires, qu'il s'agisse des agences des Nations unies comme le PAM, du CICR et des nombreuses organisations de solidarité internationale présentes sur place, coordonnent leurs actions avec les gouvernements érythréen et éthiopien, ainsi qu'avec les principaux donateurs, et mobilisent en ce moment toutes les ressources susceptibles de sauvegarder les capacités productives et l'auto-suffisance des agriculteurs locaux. Pour sa part et au titre des premières mesures d'urgence, le ministère des affaires étrangères a d'ores et déjà financé à hauteur de six cents trente mille euros un programme d'aide alimentaire dans le cadre duquel le PAM procède actuellement à la distribution en Ethiopie de six mille tonnes de farine de blé tendre. Il a décidé par ailleurs de débloquer, sur le fonds d'urgence humanitaire, une contribution de trois cent mille euros qui permettra au PAM de mettre en place en Erythrée une aide alimentaire en faveur de près d'un million de victimes de la guerre et de la sécheresse. Enfin, l'office européen d'aide humanitaire (ECHO), organe de la commission européenne dont le budget est financé par la France à hauteur de 18 %, s'est particulièrement attaché à répondre aux besoins humanitaires dans la Corne de l'Afrique. Ainsi, l'Ethiopie s'est vu attribuer une aide de quatre millions d'euros le 14 novembre 2002, en faveur des victimes de la sécheresse (aide alimentaire, aide médicale, eau), tandis qu'une aide de cinq millions d'euros sera décidée en janvier en faveur des victimes de la sécheresse en Somalie.

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