Question de M. JOURNET Alain (Gard - SOC) publiée le 06/02/2003

M. Alain Journet attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur ce qu'il est coutume d'appeler " le fabuleux musée privé d'André Breton ". La presse a fait état de la dispersion future des collections d'objets, tableaux divers, manuscrits qui constituent ce fonds inestimable rassemblé par le " pape du surréalisme " et qui serait vendu à Drouot. Des acheteurs américains ont déjà fait des offres pour l'acquisition de l'appartement d'André Breton, 42, rue Fontaine, à Paris. Un sentiment de révolte, de peine, a saisi tous ceux qui ne peuvent admettre que ce qu'André Breton a apporté à l'art moderne se résume par un CD-Rom avec visite virtuelle destiné à préparer la vente aux enchères de quatre cents lots de valeur inégale. Il lui demande donc quelles dispositions pourraient être décidées pour : qu'un droit de préemption de l'Etat soit pris sur l'ensemble des lots, qu'une interdiction de sortie du territoire soit prononcée, que l'ensemble de la collection ne puisse être dispersée et soit classée trésor national.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 01/05/2003

La place capitale qu'occupe André Breton dans l'histoire des arts et de la littérature du xxe siècle a depuis de longues années rendu les responsables des collections publiques extrêmement attentifs au devenir des admirables collections rassemblées par le père du surréalisme, ainsi qu'à celui de sa correspondance, de sa bibliothèque et de ses archives, ensemble longtemps conservés dans l'appartement du 42, rue Fontaine. Des négociations ont été menées depuis plusieurs années avec Mme Aube Breton-Elleoüet, qui ont abouti à une très importante dation incluant toutes les oeuvres du grand mur de l'atelier d'André Breton - plus de deux cents objets - s'ajoutant aux achats (une vingtaine depuis 1975) déjà faits directement par le Musée national d'art moderne et par le futur musée du quai Branly, auprès d'Elisa Breton et Aube Breton-Elleouët, dont, tout dernièrement, le Guillaume Tell de Salvador Dali. Par ailleurs, Mme Aube Breton-Elleoüet vient de donner trois oeuvres importantes au Musée national d'art moderne, dont la célèbre Danseuse espagnole (1928) de Joan Miro. Elle a donné également à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet le bureau d'André Breton. La générosité de la famille d'André Breton, ainsi que les préemptions effectuées par l'Etat en son nom ou pour le compte d'autres collectivités publiques au cours de la vente organisée au mois d'avril à Paris, aura sans nul doute permis de mettre à l'abri des collections publiques une part essentielle du fonds Breton.

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