Question de M. BRAYE Dominique (Yvelines - UMP) publiée le 07/03/2003

Question posée en séance publique le 06/03/2003

M. Dominique Braye. Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée à la parité et à l'égalité professionnelle.

Dans la perspective de la Journée internationale de la femme, qui se déroulera le 8 mars, après-demain, vous avez souhaité, madame la ministre, lancer une nouvelle dynamique fondée sur l'engagement de la société tout entière pour une égalité entre les hommes et les femmes.

L'Etat, les collectivités locales, tous les acteurs du monde économique et l'ensemble de la société civile sont concernés.

M. Jean-Claude Gaudin. Très bien !

M. Dominique Braye. L'égalité professionnelle, salariale, le partage des responsabilités et l'accès des femmes aux postes de décision dans tous les domaines sont autant d'enjeux auxquels des réponses doivent être apportées. Notre société évolue d'ailleurs dans le bon sens, vers une égalité des droits des hommes et des femmes.

C'est dans ce contexte volontariste que s'inscrit la démarche de plusieurs associations, qui lancent aujourd'hui un cri d'alarme.

Elles dénoncent et luttent courageusement contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles dans certains quartiers, où l'image de la femme, contrairement au reste de notre pays, n'est pas celle d'un être humain ayant droit au respect de sa liberté et de sa dignité.

M. Didier Boulaud. A Roissy !

M. Dominique Braye. Ce cri de révolte et de détresse, lancé au coeur même de notre pays, doit être entendu. Ces jeunes filles, qui sont agressées moralement et très souvent physiquement, surtout si elles refusent d'être soumises, doivent être protégées.

Après le dramatique décès à Vitry-sur-Seine, voilà quelques mois, d'une jeune femme qui avait été immolée par son agresseur, nous avons pu voir récemment, sur une chaîne du service public, un reportage concernant une jeune fille qui avait été la victime, comme beaucoup d'autres malheureusement, d'un viol collectif. Elle regrettait d'avoir porté plainte, en raison du harcèlement dont elle et sa famille faisaient désormais l'objet.

M. Jean-François Picheral. La question !

M. Dominique Braye. Une autre exprimait, il y a quelques jours, la peur que lui inspirent certains jeunes hommes qui exigent des jeunes filles qu'elles rendent des comptes sur leur comportement, leur habillement, leurs sorties et leur manière de vivre en général.

M. le président. Posez votre question, monsieur Braye !

M. Dominique Braye. Madame la ministre, à deux jours de la célébration de la Journée internationale de la femme, je souhaiterais connaître les mesures que vous entendez prendre pour lutter contre toutes les formes de violence faites aux femmes.

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Réponse du Ministère délégué à la parité et à l'égalité professionnelle publiée le 07/03/2003

Réponse apportée en séance publique le 06/03/2003

Mme Nicole Ameline, ministre déléguée à la parité et à l'égalité professionnelle. Monsieur le sénateur, je vous remercie d'avoir, en posant votre question, démontré que l'égalité est la cause autant des hommes que des femmes.

Comme vous l'avez très bien dit, les femmes ont droit à la dignité et au respect.

M. Didier Boulaud. C'est une « Jupette » qui vous répond !

Mme Nicole Ameline, ministre déléguée. Les violences dans notre pays sont parfaitement inacceptables. Le Président de la République l'a rappelé avec force hier, en demandant qu'elles soient singulièrement sanctionnées.

Ce que je voudrais vous dire, c'est que la marche à laquelle vous faites allusion est une cause juste. Nous soutenons depuis l'origine ces jeunes filles. Nous les avons d'ores et déjà entendues et nous les recevrons encore, bien évidemment.

Nous sommes en train d'élaborer un plan d'action pour l'ensemble des quartiers, qui sera fondé sur le renforcement des partenariats et sur une pédagogie de la responsabilité. Car il est tout à fait important de savoir que le meilleur rempart de la démocratie, ce sont des jeunes formés et responsables. (Mme Danièle Pourtaud brandit un article du journal Libération relatif à la marche des animatrices du mouvement « Ni putes ni soumises ».)

Je voudrais ajouter, mais vous l'avez également rappelé, que c'est à la société tout entière - donc à nous tous - de faire en sorte que la place des femmes soit respectée dans notre société. C'est une exigence de la démocratie. C'est une exigence de justice. C'est aussi une exigence pour notre économie : M. le Premier ministre évoquait à l'instant la bataille pour l'emploi et pour la croissance ; or les femmes sont les forces vives de la nation.

Mme Danièle Pourtaud. Le message passe mal ! (Mme Danièle Pourtaud brandit à nouveau le même article).

Mme Nicole Ameline, ministre déléguée. Il est tout à fait logique, dans un souci de performance collective autant que d'accomplissement et d'épanouissement personnel, de leur faire la place qu'elles méritent en politique, dans la vie sociale et professionnelle et dans l'économie tout entière.

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