Question de M. BAILLY Gérard (Jura - UMP) publiée le 27/03/2003

M. Gérard Bailly souhaite attirer l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'enlèvement, le 23 février 2002, de Mme Ingrid Betancourt, sénateur et candidate colombienne aux élections présidentielles, par les forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC). Très attachée à la France (elle y a fait une partie de ses études), l'intéressée s'est distinguée, tout au long de son activité parlementaire, par une lutte féroce contre la corruption, la violence et le trafic de drogue. Un tel engagement est d'autant plus méritoire que, comme chacun le sait, la Colombie subit depuis plus de vingt-cinq ans l'une des guérillas les plus actives d'Amérique du Sud. Compte tenu de ces éléments, il estime que la France se doit, aujourd'hui, d'exprimer toute sa solidarité à l'égard de Mme Betancourt, de son mari français et de leurs deux enfants. Aussi, il aimerait connaître les moyens dont dispose le Gouvernement français pour favoriser la libération des milliers d'otages détenus par les FARC, dont Mme Betancourt.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 28/08/2003

Le Gouvernement français accorde toute son attention au problème des personnes séquestrées par les groupes armés illégaux en Colombie. A cette fin, il a manifesté sa disposition à contribuer à faciliter la conclusion, par le gouvernement colombien et les FARC, d'un accord d'échanges entre otages et guérilleros emprisonnés. Cependant, les discussions menées à cette fin avec l'aide de l'Église colombienne et du secrétaire général des Nations unies n'ont pour le moment rien donné. Elles butent sur la volonté des FARC d'utiliser cette négociation à caractère humanitaire pour obtenir des avantages politiques (obtention d'une zone démilitarisée, ouverture d'un processus de paix à leurs conditions) et sur un désaccord fondamental relatif au sort des guérilleros éventuellement libérés. Le gouvernement français est gravement préoccupé par la situation humanitaire en Colombie et par les atteintes aux droits de l'homme et au droit humanitaire international. Il condamne régulièrement, en particulier, les enlèvements commis par les groupes armés illégaux et demande à ces derniers de renoncer à cette pratique et de libérer leurs otages. Le ministre des affaires étrangères l'a fait de manière solennelle lors du voyage à Bogota qu'il a effectué le 29 novembre 2002. La France appuie les efforts du président Uribe pour restaurer l'autorité de l'État et rétablir la paix, la sécurité et les conditions d'une vie démocratique normale. Elle se félicite de la volonté affirmée par M. Uribe de rechercher une solution négociée du conflit, la seule possible, à travers l'engagement de processus de paix avec les groupes armés illégaux. Elle soutient, dans ce contexte, les bons offices du secrétaire général des Nations unies. Elle reste elle-même disposée à faciliter, en temps utile, comme elle l'a fait par le passé, les initiatives susceptibles de mettre en place un processus de paix avec les guérillas. Son approche est aussi celle des autres principaux partenaires de la Colombie, telle qu'ils l'ont formulée lors de la réunion qu'ils ont tenue, à Londres, le 10 juillet 2003. La communauté internationale agit aujourd'hui, par conséquent, de manière coordonnée et cohérente en faveur de la paix en Colombie. La France, pour sa part, entend prendre toutes ses responsabilités dans la mobilisation de la communauté internationale, pour que le peuple colombien échappe enfin à la violence d'un conflit dont les enlèvements de personnes sont l'un des aspects les plus cruels.

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