Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 03/04/2003

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la promotion, devenue nécessaire, du préservatif féminin. Elle lui rappelle que l'on estime à 30 000 le nombre de femmes contaminées par le virus du sida en France, soit un cas sur trois. Elle lui fait remarquer que la transmission du virus intervient désormais par voie hétérosexuelle et qu'au plan mondial ce sont des millions de femmes qui ont été contaminées, victimes de préjugés sociaux, culturels ou religieux, ou tout simplement par les habitudes ou l'ignorance. Elle lui fait remarquer également que le manque de moyens mis à la disposition de ces femmes peut expliquer la progression du nombre de femmes contaminées. Elle lui fait également observer que le préservatif féminin, par sa forme, son utilisation, peut lever les derniers tabous d'une sexualité au féminin. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures qu'il envisage pour inciter, aider les pouvoirs publics, les laboratoires, la recherche médicale, les associations, l'éducation sexuelle à la protection des femmes, devenue possible, spécifique, efficace au moyen du préservatif féminin. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures envisagées en faveur de campagnes diversifiées, accessibles, populaires, de promotion du préservatif féminin à des tarifs accessibles pour toutes et tous.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 13/11/2003

Depuis 1998, la promotion du préservatif féminin est une des priorités du programme national de prévention des risques sexuels chez les femmes. Ce programme d'action, précisément fondé sur la mise en évidence de " vulnérabilités spécifiques aux femmes ", s'attache, au-delà de la nécessaire acquisition, ou actualisation, des connaissances, à rendre les femmes actrices de leur prévention, et promeut une vision globale de la prévention des risques liés à la sexualité. Un travail en profondeur sur les facteurs de risques particuliers (violences ou contraintes culturelles par exemple) permet une réelle " singularisation " de la prévention au féminin. Dans ce cadre, le préservatif féminin est très largement et gratuitement promu, comme nouvel outil de prévention. De même, il a été rendu facilement accessible par la constitution d'un stock de préservatifs féminins gratuits pour tout organisme mettant en oeuvre des actions et des programmes de prévention, après évaluation de leur pertinence et faisabilité. Sa diffusion atteint aujourd'hui environ 1 600 000 unités. Le préservatif féminin a par ailleurs fait l'objet de campagnes locales initiées ou soutenues par l'Etat dans plusieurs régions ou départements, et notamment : Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Bourgogne, Picardie, Alsace, Seine-Saint-Denis, Pyrénées-Orientales, Hérault, Essonne, Val-de-Marne. C'est à l'occasion du 8 mars 2001 qu'a été lancée la première campagne nationale. En novembre 2003, démarrera l'opération " Préservatif à 1 euro ", conçue par Sida info service et rendue possible par l'aide logistique et financière de l'Etat et le soutien de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé. Cette opération, au-delà de son objectif premier, l'accessibilité de ce produit dans les circuits commerciaux classiques (notamment les pharmacies), doit permettre de mettre à nouveau l'accent sur la féminisation de l'épidémie et la nécessité de maintenir la vigilance. Elle permettra enfin d'évaluer plus précisément l'État de la demande et la réponse nécessaire.

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