Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 24/04/2003

Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de Mme la ministre de la défense concernant la date anniversaire de la commémoration de la fin de la guerre d'Algérie. Les associations d'anciens combattants m'ont alertée concernant la commission chargée de fixer une date pour la commémoration de la fin de la guerre en Algérie. La date préconisée serait le 5 décembre. Cette date n'est pas reconnue par les anciens combattants et ne correspond pas à l'arrêt de la guerre. Les associations et, au-delà, la grande majorité du peuple français légitiment la date du 19 mars 1962. Il s'agit de ce jour où le général Ailleret a donné l'ordre à toutes les unités de l'armée française présentes sur le territoire d'Algérie de cesser le feu. La veille les accords d'Evian étaient signés. Un de mes collègues était déjà intervenu dans ce sens en janvier 2000. Il rappelait alors que 18 000 conseils municipaux de toutes sensibilités politiques avaient adopté des voeux allant dans ce sens. Il ressort également de l'enquête réalisée pour l'IFOP (Institut français de l'opinion publique) en novembre 1999 que 72 % des gens, de tout âge, questionnés à cette occasion se sont prononcés en faveur de la date du 19 mars. Elle lui demande donc de prendre toutes les mesures nécessaires pour que soient entendues les voix de ceux qui se sont battus en Algérie, de la majorité des Français et de la raison pour que la date du 19 mars 1962 soit enfin reconnue comme la date officielle pour la commémoration de la fin de la guerre en Algérie.

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Transmise au Secrétariat d'Etat aux anciens combattants


Réponse du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants publiée le 26/06/2003

Les anciens combattants des conflits d'Afrique du Nord souhaitent voir le souvenir de ces heures douloureuses et de ceux qui sont morts pour la France honoré au cours d'une journée nationale. Comme le souligne l'honorable parlementaire, le secrétaire d'Etat aux anciens combattants considère qu'il revient d'abord au monde combattant d'aboutir à un accord sur cette demande légitime. Il n'appartient pas à l'Etat d'imposer une solution qui ne manquerait pas d'encourager de nouvelles polémiques et de rouvrir les blessures du passé. Afin de créer les conditions favorables à l'émergence d'un tel accord, le secrétaire d'Etat a confié à M. Jean Favier, membre de l'Institut, la présidence d'une commission composée des présidents des principales associations représentatives des anciens combattants. Il l'a chargée de proposer une date pour la commémoration de la guerre d'Algérie. Cette commission s'est réunie les 6 novembre et 22 janvier derniers. Les conclusions de ses travaux ont été remis par M. Favier au secrétaire d'Etat aux anciens combattants. La proposition de la commission Favier est de retenir le 5 décembre comme journée d'hommage à la mémoire des " morts pour la France " pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. Ce jour-là, en effet, lors de l'inauguration par le Président de la République du mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, un hommage national, unanime et solennel, a été rendu aux morts pour la France en Afrique du Nord. Le Gouvernement étudie actuellement les suites qu'il apportera aux conclusions de la commission Favier.

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