Question de M. AUTEXIER Jean-Yves (Paris - CRC) publiée le 08/05/2003

M. Jean-Yves Autexier appelle l'attention de M. le ministre délégué à l'enseignement scolaire sur la remise en cause des filières classiques de khâgne et d'hypokhâgne. Selon le ministère, il conviendrait de mieux assurer l'articulation des classes préparatoires littéraires avec les concours de recrutement et d'utiliser le vivier des khâgnes pour renforcer le recrutement des agrégés et des certifiés. Une hypothèse possible consisterait à rattacher les admissibilités au CAPES à l'écrit du concours des Ecoles normales supérieures. C'est pourquoi il lui demande si le rapprochement des concours et le risque d'affadissement des contenus ne signifient pas la fusion prochaine des écoles. Au nom de l'uniformisation, de l'intégration dans le système européen, de la communication et de l'information, la filière classique des hypokhâgnes et des khâgnes ne serait-elle pas, dans cette hypothèse, sacrifiée ? L'ambition intellectuelle et la diversité des talents qui marquent les promotions de normaliens de la Rue d'Ulm ne risqueraient-elles pas de succomber à cette banalisation ?

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Réponse du Ministère délégué à l'enseignement scolaire publiée le 21/08/2003

La diversification des débouchés des classes préparatoires littéraires est une nécessité que personne ne conteste. Elle sous-tend le recrutement de ces classes, la pérennisation de leur vocation d'excellence et les besoins de renouvellement des personnels enseignants. Dans ce contexte, assurer une meilleure articulation entre les classes préparatoires littéraires et les concours de recrutement de personnels enseignants pourrait être envisagé dans la mesure où déjà bon nombre de candidats aux concours de recrutement ont suivi une classe préparatoire littéraire. Pour éclairer la situation, il faut avoir présent à l'esprit, d'une part, l'effectif de places ouvertes aux concours littéraires des écoles normales supérieures (Ulm A/L 75 places, Lyon lettres 36 places, langues vivantes 35 places et sciences humaines 38 places, soit 184 places au total), d'autre part, le vivier d'étudiants appelés à présenter ces concours, 3 528 en 2003. Cette situation renforce la nécessité de parvenir à une optimisation du dispositif des classes préparatoires par la facilitation des parcours. Par exemple, compte tenu de la très forte sélection de ces concours, des candidats d'un très bon niveau peuvent ne pas être admis alors que leur niveau leur permet de suivre sans difficulté des études supérieures. L'accès des candidats admissibles à certains concours de l'enseignement pourrait être facilité. S'agissant plus particulièrement des filières classiques qui conduisent aux concours Ulm A/L et à titre d'option au concours de l'école normale supérieure de Lyon section lettres, il n'est nullement envisagé de les remettre en cause. Mais sur près de 60 000 élèves des classes terminales " L " 10 % étudient le latin et 2,2 % le grec. On doit préciser en outre que d'autres voies d'excellence sans langues anciennes permettent également d'intégrer les écoles normales supérieures et que de ce fait les lettres classiques ne sauraient constituer l'unique référentiel de préparation aux concours même si l'intérêt d'une formation en langues anciennes demeure dans différents domaines pédagogiques ou de recherche.

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