Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - UMP) publiée le 29/05/2003

M. René Trégouët attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les termes d'un article publié dans le British Medical Journal du 5 avril 2003 (vol. 326) relatif au mode de transmission du VIH. On y lit qu'une équipe américaine aurait établi le risque " potentiel " de contamination par le VIH au cours d'une fellation. Des scientifiques de deux universités californiennes auraient ainsi démontré que deux variétés du VIH sont susceptibles de provoquer une contamination, puis de se reproduire à l'intérieur des kératinocytes (cellules épidermiques présentes en grande quantité dans la bouche) à la suite d'une fellation non protégée. Dans certaines circonstances, les kératinocytes pourraient libérer le virus dans les cellules sanguines où ils trouvent alors des conditions plus propices à la prolifération du virus. A l'occasion du 20e anniversaire de la découverte du virus, d'autres études scientifiques peuvent-elles venir corroborer les conclusions de celle-ci ? Dans l'affirmative, les campagnes de prévention ne devraient-elles pas être en conséquence modifiées en insistant sur cet aspect de la transmission du virus ?

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 01/01/2004

Dans un article du British Medical Journal du 5 avril 2003 des chercheurs américains déclarent avoir démontré expérimentalement que le VIH pouvait coloniser les cellules épidermiques de la bouche, les kératinocytes, et s'y multiplier. Ces résultats suggèrent que certaines pratiques sexuelles non protégées pourraient représenter un risque de contamination par le VIH. Cette observation corrobore les résultats d'une étude américaine publiée en 2000. En revanche, dans 2 autres études parues en 2002 aucun cas de transmission par rapport oral non protégé n'est retrouvé tant chez des personnes hétérosexuelles que chez des hommes homosexuels. Au vu de ces données les professionnels considèrent qu'un rapport oral non protégé représente un risque minime mais non nul de transmission du VIH par rapport aux autres pratiques sexuelles. Ce type de rapport expose également à d'autres infections sexuellement transmissibles dont il a été prouvé qu'elles pouvaient favoriser la transmission du VIH. Pour toutes ces raisons, l'utilisation du préservatif est déjà largement recommandé pour ce type de pratique dans les différents outils de prévention élaborés par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) en particulier ceux destinés au public homosexuel et aux patients séropositifs.

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