Question de M. HAUT Claude (Vaucluse - SOC) publiée le 17/07/2003

M. Claude Haut attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur l'intérêt de la reconnaissance de la langue provençale afin qu'elle fasse partie des langues régionales de France. En effet, la réalité plurilingue du domaine linguistique d'oc doit être prise en compte. La langue provençale est une langue qui devrait être reconnue dans son aire géographique, beaucoup la parlent encore, elle est enseignée, et ne doit pas être considérée comme un dialecte de l'occitan. Aussi, pour la promotion et pour le respect de la diversité de la langue provençale, il lui demande que celle-ci soit reconnue comme langue patrimoniale de la Provence - Alpes - Côte d'Azur.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 09/10/2003

Le classement et la nomination des langues sont traditionnellement des enjeux symboliques, et l'objet de discussions qui ne relèvent pas de la seule instance politique. Pour une langue comme le basque ou le breton, les fortes disparités dialectales qu'on peut constater n'empêchent nullement l'utilisation d'un terme unique et constant pour désigner l'ensemble des parlers concernés. Avec des variations moins marquées, la langue d'oc a souvent été désignée par le nom d'une de ses composantes : limousin au Moyen Age, gascon au XVIe siècle, provençal ensuite. Ce procédé consistant à prendre la partie pour le tout semble indiquer que, selon la formule du languedocien Fabre d'Olivet reprise par le Provençal Mistral, l'unité d'ensemble a toujours été clairement perçue " des Alpes aux Pyrénées ". S'inscrivant dans cette longue tradition et s'appuyant sur des données d'ordre linguistique, les services de l'Etat voient le provençal comme une variété de la langue d'oc. A partir de critères extralinguistiques, un courant d'opinion s'est récemment fait jour qui revendique pour le provençal le statut de langue à part. Cette option ne faisant pas l'objet de consensus en Provence même, les services de l'Etat considèrent qu'il ne leur appartient pas de trancher, et s'en tiennent à l'appellation d'occitant-langue d'oc retenue par l'éducation nationale dans sa nomenclature des langues régionales. La solution ne viendra pas en effet d'une décision administrative, mais de la discussion : là où elle se pose en France, cette question demanderait un large débat public, ouvert et documenté. Il en va de même pour nombre de sujets relatifs à la diversité linguistique, et c'est pour s'engager dans cette voie que le ministre de la culture et de la communication organise le 4 octobre 2003 à Paris les premières assises nationales des langues de France.

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