Question de M. SERGENT Michel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 18/09/2003

M. Michel Sergent attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation sur l'utilisation de la santé dans les publicités alimentaires. Alors que le nombre de produits arguant d'un bénéfice pour la santé s'accroît sans cesse, des débats sur les allégations santé et la nutrition apportent un jugement réservé sur ce type d'argumentaire. Incontestablement, les consommateurs sont préoccupés par l'augmentation des déséquilibres alimentaires et leurs conséquences sur la santé. Equilibrer les repas tout au long de l'année s'avère difficile du fait du mode de vie actuel, de la complexité des étiquetages, et du prix des denrées. Mais profitant du manque de connaissances en nutrition, des publicités utilisant le thème de la santé prolifèrent sur des produits de l'alimentation courante. Ces abus donnent aux consommateurs le sentiment d'être manipulés, c'est pourquoi ils demandent à être mieux informés sur la qualité nutritionnelle de ce qu'ils achètent. Compte tenu de ces réserves, il lui demande si des scientifiques ne pourraient pas vérifier ces allégations avant diffusion ainsi que les mesures susceptibles de sanctionner toute publicité mensongère ou abusive.

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Réponse du Secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation publiée le 16/10/2003

L'information du consommateur sur la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires est soumise, dans l'Union européenne, aux dispositions de la directive CE n° 90-496 du 24 septembre 1990. Ce texte, transposé dans le droit national par le décret n° 93-1130 du 27 septembre 1993 et son arrêté d'application du 3 décembre 1993, est en cours de révision. L'opportunité est donc donnée, aux associations de consommateurs et aux États membres, d'améliorer l'information nutritionnelle consommateurs : évaluation de la nécessité d'un étiquetage nutritionnel systématique et d'une information obligatoire sur la teneur en sel des aliments, propositions de nouvelles modalités de présentation de l'information nutritionnelle.... Par ailleurs, comme en témoigne le Programme national nutrition santé (2001-2005), la nutrition est une priorité française de santé publique. Ce programme a comme objectif général d'améliorer l'état de santé de l'ensemble de la population, en agissant sur l'un des déterminants majeurs qu'est la nutrition. De nombreuses actions d'éducation des consommateurs (population générale, enfants, population précarisée, personnes âgées) sont menées dans ce cadre afin de donner à chacun les moyens de s'orienter vers des choix alimentaires et un état nutritionnel satisfaisants par exemple, la large diffusion du guide alimentaire La santé vient en mangeant ou l'intégration de la dimension nutrition dans les programmes scolaires. Les services de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) mènent de très nombreux contrôles sur les allégations qui figurent dans la publicité et mettent en avant un bénéfice nutritionnel, afin d'en vérifier la véracité pour le consommateur. Des dossiers justificatifs sont demandés aux professionnels en application des dispositions du Code de la consommation. Ces éléments sont transmis à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) pour évaluation scientifique. Lorsque cela s'avère nécessaire, des procédures contentieuses sont établies par la DGCCRF à l'encontre des professionnels et transmises aux tribunaux compétents afin de faire cesser les irrégularités constatées. Un projet de règlement sur les allégations nutritionnelles, fonctionnelles et relatives à la santé, actuellement en cours de négociation au niveau communautaire, renforcera le dispositif.

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