Question de M. LE PENSEC Louis (Finistère - SOC) publiée le 05/02/2004

M. Louis Le Pensec appelle l'attention de M. le Premier ministre sur la situation très préoccupante de l'enseignement public de l'allemand et de la langue bretonne dans l'académie de Rennes. Lors du Forum européen, qui a vu la rencontre des ministres présidents de Länder et des présidents de conseils régionaux à Poitiers le 28 octobre 2003, le Premier ministre avait choisi de mettre la coopération culturelle en tête de ses priorités, ce dont il faut se féliciter, fixant l'objectif de " donner le goût de l'Allemagne aux Français, donner le goût de la France aux Allemands ". Cet objectif était décliné comme suit : " le développement des langues - puisque nous voulons augmenter de 50 % dans les dix ans l'apprentissage de la langue de l'autre, c'est une mobilisation très forte ". Il lui expose par ailleurs que le 20 janvier 2004, M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche a déclaré que la langue bretonne est " l'objet de la plus grande attention de la part du ministère ", ajoutant que les mesures prises par le Gouvernement " confortent son assise réglementaire et lui assurent ainsi les meilleures garanties pour la poursuite d'un développement harmonieux et équilibré ". Or, force est de constater que le plan d'évolution des formations 2004, qui se met actuellement en place en Bretagne, se traduit par la fermeture ou le regroupement de nombreuses options, tout particulièrement en ce qui concerne l'enseignement de l'allemand et du breton. A ce jour ces options sont directement menacées dans de nombreux établissements. En conséquence, il lui demande de lui faire savoir les moyens et le calendrier selon lesquels il envisage de mettre en cohérence les plans actuels avec la double volonté proclamée.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 08/07/2004

La situation de l'enseignement des langues vivantes dont celle de l'allemand et du breton est l'objet de toute l'attention du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. A cette fin, les recteurs ont été invités à mettre en place dans leur académie, une politique dont l'objectif est de conduire à un développement structuré de l'enseignement des langues vivantes. Cette politique dont les modalités ont été rappelées dans la circulaire n° 2004-015 du 27 janvier 2004 relative à la préparation de la rentrée 2004 dans les écoles, les collèges et les lycées et qui s'appuie sur la carte des langues définie par le recteur doit permettre d'assurer une diversification équilibrée de l'offre, notamment au niveau des enseignements optionnels. En outre, l'apprentissage obligatoire de la première langue vivante dès l'école primaire doit donner aussi une place plus importante qu'aujourd'hui aux langues insuffisamment choisies au titre de la première langue vivante (langue vivante 1), comme c'est le cas pour la langue allemande. De même, la possibilité pour les collèges d'expérimenter en classe de sixième, dès la rentrée 2002, l'apprentissage d'une deuxième langue étrangère avec une priorité donnée à l'anglais pour les élèves ne l'ayant pas étudié à l'école primaire ne peut, en incitant à un choix plus diversifié dans le primaire, que renforcer des langues comme l'allemand. Par ailleurs, l'encouragement à la mise en place de pôles au profit de langues moins enseignées préconisée dans la circulaire du 27 janvier susmentionnée participe à cette stratégie de diversification d'implantation au collège, qu'elle soit étrangère ou régionale de la deuxième langue vivante tout en garantissant le suivi de son enseignement au lycée. Dans le cadre de la réforme des lycées, les aménagements introduits à partir de la rentrée 2000, s'inscrivent dans les mêmes perspectives. Ces mesures, en particulier l'introduction de la deuxième langue vivante (langue vivante 2) obligatoire en série S, n'ont pu que favoriser les langues qui, comme l'allemand, sont majoritairement enseignées en tant que langue vivante 2. S'agissant plus spécifiquement de la situation des enseignements optionnels de breton et d'allemand dans l'académie de Rennes, les suppressions envisagées pour la rentrée 2004, qui s'inscrivent dans un contexte d'évolution démographique en baisse durable attestée par une diminution de 20 000 élèves attendus dans le second degré au cours des dix prochaines années, se justifient dans les établissements concernés par le nombre très limité, voire l'absence, d'élèves inscrits dans ces options. Elles répondent également au souci de rationalisation de la carte académique des langues vivantes évoqué précédemment et ne sauraient donc compromettre le devenir de l'enseignement de l'allemand et du breton, lequel, en ce qui concerne plus particulièrement cette dernière langue, a bénéficié de la rénovation du cadre réglementaire et pédagogique de l'enseignement des langues régionales et des mesures prévues en sa faveur par la convention additionnelle au contrat de plan passé entre l'Etat, la région et les départements bretons.

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