Question de M. FOUCHÉ Alain (Vienne - UMP) publiée le 12/02/2004

M. Alain Fouché appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'émotion suscitée par le recours qu'il a déposé à l'encontre de la Commission européenne à propos de la directive 2003/15/CE visant à interdire les tests et la vente des produits cosmétiques testés sur les animaux à partir de 2009. Les associations de protection des animaux, soutenues par de nombreux Français, sont consternées par cette action qui tend à remettre en cause un consensus obtenu entre les pays membres après des années de travail. D'une part, elles contestent la nécessité des tests pratiqués sur les animaux. Il existe des méthodes alternatives d'évaluation qui sont d'ailleurs d'ores et déjà couramment employées en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. D'autre part, elles dénoncent l'exactitude des statistiques publiées par le ministère de la recherche concernant la part de l'expérimentation animale en cosmétologie. Selon une étude de l'association One Voice, les laboratoires auraient procédé à un reclassement des tests cosmétiques en tests d'évaluation de la toxicité des produits chimiques. Par conséquent, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître ses intentions sur ce dossier.

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Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 27/04/2006

La question concerne les tests sur les animaux dans le secteur cosmétique et le recours en annulation de la directive 2003/15 engagé par la République française contre le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne. Le recours introduit par la France était fondé sur un calendrier de fin de tests non réaliste au vu des avancées de la science et une manifeste incompatibilité de l'article 4 bis de la directive avec les règles de fonctionnement de l'Organisation mondiale du commerce. En effet, la directive 2003/15/ CE cosmétiques (7e modification de la directive de base n° 76/768 du Conseil du 27 juillet 1976) interdit de tester sur l'animal les ingrédients utilisés en cosmétique et de mettre sur le marché tout produit contenant ces ingrédients à partir de 2009 (à partir de 2013 pour trois catégories de tests), et cela même en l'absence de méthodes alternatives aux tests sur animaux, validées au niveau européen. Dans son arrêt du 24 mai 2005, la Cour de justice des Communautés européennes a rejeté le recours de la France pour non-recevabilité. Ce sont donc des raisons purement juridiques qui ont justifié l'échec de la démarche française : en effet, la Cour n'a pas tranché sur le fond du recours et les arguments avancés par la France pour fonder le recours n'ont pas été mis en cause. Les produits cosmétiques finis ne sont d'ores et déjà plus testés sur l'animal et la France appliquera les dispositions de la directive 2003/15, concernant les tests sur ingrédients ou combinaison d'ingrédients, qui seront applicables au 11 mars 2009. Dès à présent, la France se conforme à l'échéancier de l'arrêt des tests sur les animaux publié en octobre 2004 par la Commission européenne. De plus pour développer efficacement de nouvelles méthodes alternatives à l'expérimentation animale, la France a fortement soutenu l'initiative prise, en ce sens par la Commission européenne. Ainsi, en novembre 2005, un partenariat a été conclu entre la Commission européenne et les principales organisations professionnelles européennes (chimie, pharmacie, cosmétique) afin de mettre en commun leurs moyens de recherche et d'aboutir le plus rapidement possible à l'élaboration de méthodes de substitution. Des sociétés françaises sont activement engagées dans ce partenariat. Enfin, la Commission européenne a mis en place un sous-groupe de travail « méthodes alternatives » dont le premier objectif consiste à harmoniser dans les différents Etats-membres les méthodes de collecte des données relatives à l'expérimentation animale.

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