Question de M. BRET Robert (Bouches-du-Rhône - CRC) publiée le 17/06/2004

M. Robert Bret attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur l'opportunité de constituer un actionnariat populaire adossé aux salariés et cadres d'Editis. Il l'informe que suite à l'action conjuguée des éditeurs indépendants, notamment Gallimard, Le Seuil, La Martinière et Actes Sud, des libraires du Syndicat de la Librairie Française (SLF) et du Cercle européen des lecteurs francophones, constitué de militants bénévoles, la Commission européenne a imposé au groupe Lagardère la cession de 60 % de VUP-Editis. Il lui précise que le combat mené vise à sauvegarder la qualité et la diversité éditoriales, combat sans lequel la fusion totale entre le groupe Lagardère et VUP-Editis constituait un monopole assurément mortifère pour l'ensemble de la chaîne du livre. Le Cercle européen des lecteurs francophones souhaite dorénavant l'instauration d'un débat national sur l'opportunité de constituer un actionnariat populaire adossé aux salariés et cadres de VUP-Editis pour racheter les maisons d'édition mises actuellement en vente, Plon, Perrin, Robert Laffont, Julliard, Nil, Seghers, La Découverte, les Presses de la cité, Solar, Belfond, Les Presses de la renaissance, Le Robert, Nathan et d'autres encore. Ainsi, une grande partie de notre prestigieux patrimoine éditorial et littéraire serait la propriété du plus grand nombre et par-là même préservée durablement. En conséquent, il lui demande quelles sont les intentions du Gouvernement face à cette solution économique et culturelle idoine et quelle suite il envisage donner à cette initiative citoyenne.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 29/07/2004

Après examen du projet d'acquisition du groupe d'édition Editis par le groupe Lagardère, la Commission européenne a autorisé l'opération à la condition que 60 % des actifs d'Editis soient remis sur le marché. Parmi les candidats au rachat d'Editis, c'est le groupe Wendel investissement qui a été retenu par le groupe Lagardère. La cession des actifs d'Editis obéit à des règles fixées par la Commission européenne, dont les garanties financières présentées par les candidats à la reprise. A ce titre, la proposition du Cercle européen des lecteurs francophones de voir réuni un actionnariat populaire pour le rachat d'Editis, adossé aux salariés et aux cadres de ce groupe, si elle est louable dans son principe, semblait avoir peu de chance de se réaliser. Le fait est que les salariés d'Editis n'en ont eux-mêmes pas pris l'initiative. En tout état de cause, c'est au groupe Lagardère qu'il revenait de choisir le repreneur d'Editis. Le Gouvernement, pour sa part, sensible au devenir de prestigieuses maisons d'édition, a fait connaître son souci de voir privilégiée une solution qui garantisse la pérennité du groupe Editis, ainsi que les équilibres entre les différents acteurs de la chaîne du livre.

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