Question de M. DARNICHE Philippe (Vendée - NI) publiée le 25/11/2004

M. Philippe Darniche souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les 600 radios associatives françaises qui méritent la reconnaissance des pouvoirs publics et jouent un rôle très important en communication sociale de proximité. Depuis la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986, le fonds de soutien à l'expression radiophonique, qui est issu d'une taxe spécifique affectée et émanant des recettes publicitaires de l'audiovisuel donc sans aucun impact sur le budget de l'Etat ou les équilibres budgétaires nationaux, permet à ce réseau de couvrir certains de ses besoins. Le Conseil national des radios associatives et la Fédération française des radios chrétiennes s'interrogent sur le devenir du FSER, compte tenu du déficit annoncé pour celui-ci de trois millions d'euros à la fin 2004. La situation de ce fonds pour lequel le projet de loi de finances 2005 ne prévoit aucun élément chiffré pour remédier au manque et qui n'a pas été alimenté tel que prévu ces deux dernières années, suscite une vive inquiétude parmi les médias locaux et régionaux concernés. Il serait désireux à cet égard de connaître les intentions du ministère concerné quant à l'avenir du FSER ou à la politique qui est envisagée soit pour alimenter correctement celui-ci, soit pour créer ou aménager d'autres dispositions.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 13/01/2005

L'honorable parlementaire appelle l'attention du ministre de la culture et de la communication sur l'avenir du fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER), en soulignant les difficultés financières auxquelles il est confronté. Depuis dix ans, le FSER a enregistré une explosion des dépenses, due à l'augmentation du nombre des radios éligibles (442 en 1993, 589 en 2004, soit une hausse de 33 %) et, surtout, aux relèvements excessifs du barème des subventions de fonctionnement. Ainsi, le total des subventions versées aux radios est passé de 14 millions d'euros en 1993 à 24,2 millions d'euros en 2003, soit une hausse de 73 %. Parallèlement, les recettes n'ont pas augmenté aussi rapidement et ont même connu une stagnation depuis 2001 en raison du plafonnement de la taxe sur la publicité diffusée par voie de radiodiffusion sonore et de télévision, qui alimente le compte d'affectation spéciale dédié au FSER. Ainsi, le déficit de recettes par rapport aux dépenses n'a cessé de croître : 1,8 million d'euros en 2001, 2,7 millions d'euros en 2002, 4,1 millions d'euros en 2003. Les aides du FSER ont été cependant pleinement honorées grâce à des produits exceptionnels et des revenus des exercices précédents. Aujourd'hui, cette marge de manoeuvre n'existe plus et le risque d'impasse financière appelle des mesures fortes. Du côté des recettes, il apparaît indispensable d'augmenter le rendement de la taxe, dont le produit est inférieur depuis trois ans à la prévision inscrite en loi de finances. C'est pourquoi, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2005, le Gouvernement a soutenu un amendement parlementaire proposant d'ajouter six nouveaux paliers de taxation au barème de la taxe en vigueur pour la publicité télévisée. Cette mesure a été adoptée par le Parlement et prendra effet à compter du 1er janvier 2005. Elle limite les effets du plafonnement et crée les conditions d'une augmentation régulière du produit de la taxe. En ce qui concerne les dépenses, le versement des subventions d'équipement et des majorations de subventions de fonctionnement proposées par la commission du FSER au titre de 2004 demeure suspendu au niveau de recettes qui sera enregistré lors du dernier trimestre. En 2005, la commission du FSER appréciera s'il est nécessaire de réviser le barème des subventions de fonctionnement. De manière générale, il apparaît indispensable de revoir en profondeur les règles de fonctionnement du FSER afin d'optimiser l'utilisation du fonds. Une réflexion est en cours, qui devrait déboucher courant 2005, après consultation des organisations représentatives des radios associatives.

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