Question de M. GUENÉ Charles (Haute-Marne - UMP) publiée le 27/01/2005

M. Charles Guené attire l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur les inquiétudes du Conseil national de l'ordre des médecins, concernant un projet de décret qui modifierait le système de qualification ou de requalification des médecins. Il serait envisagé, sans qu'aucune demande de la profession n'ait été formulée en ce sens, de transférer à des jurys universitaires cette compétence, dévolue à l'ordre depuis 1948, et confirmée par la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002. Il rappelle que le Conseil national a, seul, une connaissance précise de la population médicale, et que le système actuel a fait ses preuves. Il souligne qu'il serait paradoxal que des praticiens en activité soient examinés par les commissions régionales d'internat, composées de médecins universitaires, et que cette procédure serait mal perçue par les intéressés. Il lui demande, afin d'apaiser les craintes de la profession, de bien vouloir lui indiquer si une telle réforme est effectivement à l'étude, et de bien vouloir lui en préciser la teneur.

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Réponse du Ministère des solidarités, de la santé et de la famille publiée le 31/03/2005

L'attention du ministre des solidarités, de la santé et de la famille a été appelée sur la délivrance des qualifications médicales. Des dispositions récentes ont précisé les conditions dans lesquelles les personnes autorisées à exercer la médecine en France peuvent obtenir la qualification de spécialiste. En effet, le décret n° 2004-252 du 19 mars 2004 pris en application de l'article L. 632-12 4° du code de l'éducation et le nouveau règlement de qualifications fixé par arrêté du 30 juin 2004 permettent désormais à ces médecins d'obtenir une qualification de spécialistes lorsqu'ils n'en détenaient pas, situation des médecins dits « nouveau régime » qui, antérieurement, n'avaient pas accès aux commissions de qualification ordinale. Dans ce même cadre, ces médecins peuvent aussi obtenir une qualification différente de celle qu'ils détenaient antérieurement. Ainsi devient-il possible d'établir des passerelles entre spécialités et d'adapter le déroulement des carrières médicales aux évolutions des pratiques ainsi qu'à l'expérience acquise par les praticiens. Parallèlement, la loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002 a réformé le régime des études médicales en remplaçant le concours de l'internat par des épreuves nationales classantes pour tous et en érigeant la médecine générale en spécialité. Compte tenu de l'importance de ces réformes et de la nécessité de permettre à des médecins qui ne les possèdent pas d'accéder à certains diplômes spécialisés (DES) et aux diplômes d'études spécialisées complémentaires (DESC) correspondants, comme de préciser les modalités de validation d'une expérience acquise, une réflexion est conduite avec le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche en vue d'adapter la reconnaissance des qualifications médicales à l'évolution d'ensemble de la formation médicale. Il ne s'agit aucunement de remettre en cause la qualité du travail accompli par le conseil de l'ordre des médecins, garant de leur compétence, ni de l'exclure du processus de qualification, pas davantage d'ailleurs que les représentants de la profession. Toute évolution associera l'ensemble des partenaires concernés.

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