Question de M. GRILLOT Louis (Côte-d'Or - UMP-A) publiée le 07/04/2005

M. Louis Grillot attire l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur les dangers cachés des premix. En effet, ces boissons qui mélangent de la limonade ou du jus de fruit avec un alcool fort, sont présentées dans des bouteilles aux allures de soda et sont très appréciées chez nos jeunes concitoyens. Hélas, elles induisent chez ces derniers de nouveaux types de comportement, favorisant à plus ou moins long terme une amorce vers des alcools plus forts, et un mode de consommation plus brutal. Force est de constater que l'on est ici bien loin de la culture ancestrale du vin si décriée encore récemment et rendue responsable de tous les maux de notre société. Il lui demande en conséquence de bien vouloir lui faire savoir si, dans le cadre de la lutte contre l'alcoolisme, il compte prendre des mesures concernant ces produits, notamment au niveau de leur publicité et de leur étiquetage sur les rayons des grandes surfaces, car, n'y a-t-il pas une certaine malhonnêteté intellectuelle à positionner ce genre de produit sur le « marché des jeunes », c'est ce qu'affirmait dans un article du Monde, en date du 23 mars dernier, page 34, un gérant de supermarché à ce sujet.

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Transmise au Ministère de la santé et des solidarités


Réponse du Ministère de la santé et des solidarités publiée le 29/09/2005

D'après l'enquête ESCAPAD 2003 réalisée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), l'alcool est la substance psychoactive la plus consommée chez les 17-18 ans (8 jeunes sur 10), devant le tabac (1 jeune sur 2). Parmi les garçons, l'usage régulier de l'alcool est à présent supérieur à celui du cannabis (21,2 % pour l'alcool contre 14,6 % pour le cannabis). Entre 2002 et 2003, il a augmenté de 2,4 points chez les garçons de 17-18 ans et de 1,4 point chez les filles (de 6,1 à 7,5 %). Or les boissons prémix et autres « alcopops » sont destinées à fidéliser les publics les plus jeunes avec ces boissons alcoolisées dont le fort goût en alcool ou l'amertume ont été masqués par l'ajout d'autres produits. C'est pourquoi une surtaxe a été adoptée, dans le cadre de la loi du 9 août 2004 relative à la santé publique, pour en dissuader la consommation. Sont exclues de cette taxe les boissons dont les définitions économiques sont reprises dans des règlements communautaires, par exemple les liqueurs, les vermouths, les vins de liqueur et les vins aromatisés. Cette mesure est devenue applicable le 1er janvier 2005. De manière plus générale, les actions de lutte contre l'alcoolisme, telles que la mesure de taxation des alcopops, devront être évaluées afin d'élaborer une nouvelle stratégie partagée et à la hauteur des enjeux sanitaires sur la question.

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