Question de Mme DEMONTÈS Christiane (Rhône - SOC) publiée le 19/05/2005

Mme Christiane Demontes attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération, au développement et à la francophonie sur le problème de santé publique que constitue le paludisme. Le lundi 25 avril a été choisi comme la journée officielle du paludisme pour 2005. A cette occasion, les journalistes et les chercheurs ont attiré notre attention sur ce fléau qu'est le paludisme et sur ses conséquences dramatiques en termes de santé publique, essentiellement dans les pays en voie de développement. Le bilan apparaît en effet effrayant ; cette maladie tue actuellement un enfant toutes les 7 secondes. Elle est la cause d'un million, au moins, de décès par an et constitue la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique. Il a été mis en évidence qu'il suffirait à la communauté internationale de débloquer 3 milliards de dollars annuellement pour contrôler la maladie dans le monde. Or actuellement, la lutte contre le paludisme et ses effets désastreux en matière sanitaire et de développement en Afrique génère une perte annuelle de 12 milliards de dollars pour le PIB de ce continent. Aussi, il semble nécessaire de mobiliser la communauté internationale pour lutter efficacement contre ce fléau, ceci dans l'attente d'un vaccin qui ne sera vraisemblablement pas trouvé avant une décennie au moins. Aussi, attendant ce vaccin salvateur, elle lui demande quelles mesures le gouvernement français entend prendre afin que des crédits soient débloqués au niveau international pour lutter contre cette maladie destructrice qui touche nombre de pays du tiers-monde.

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Réponse du Ministère de la coopération, du développement et de la francophonie publiée le 28/07/2005

La ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie a le plaisir de préciser à l'honorable parlementaire la participation de la France à la lutte contre le paludisme au cours de l'année 2005. La France apporte son soutien aux populations atteintes par le paludisme selon les différentes modalités : projet du fonds de solidarité prioritaire, soutien aux activités des instituts de recherche, et contribution au Fonds mondial sida, tuberculose et paludisme. Un projet de fonds de solidarité prioritaire apporte, sur la période 2004-2006, un appui financier d'un montant de 1 525 000 EUR à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour son initiative « Roll back Malaria ». En termes de recherches, le ministère des affaires étrangères soutient des instituts travaillant dans les pays en développement (instituts Pasteur de Dakar, Bangui et Tananarive ; centre Pasteur de Yaoundé ; centre international de recherche médicale de Franceville au Gabon ; centre de recherche médicale et sanitaire de Niamey et centre Muraz, à Bobo Dioulasso) qui ont tous, sur financement français, des programmes de recherche locaux concernant cette maladie. La participation de l'Etat français au Fonds mondial sida, tuberculose et paludisme (FMSTP), d'un montant annuel de 150 millions d'euros pour 2004 et 2005, a permis de financer des projets sur le paludisme pour un montant de 21 millions d'euros qui représentent 14 % des projets financés par le fonds ; l'apport financier du fonds représente 45 % de l'ensemble des financements mobilisés dans la lutte contre le paludisme. En 2004, le FMSTP est devenu le premier bailleur de fonds international dans la lutte contre le paludisme et est le premier financeur d'achat de dérivés de l'artémisine. Le représentant de la France au Fonds mondial sida, tuberculose et paludisme prévoit de plaider en faveur d'un accroissement de l'approvisionnement pharmaceutique en molécules efficaces pour traiter les accès palustres. La France soutient, dans le cadre de la préparation de la réunion du G8 de Gleneagles, une initiative visant à améliorer la prévention et le traitement du paludisme en Afrique, qui permettrait notamment de fournir en 2008 des moustiquaires imprégnées à toutes les personnes exposées et de leur donner accès aux traitements dérivés d'artémisine. Elle prend aussi une part active au processus de reconstitution du Fonds mondial de manière à financer un plus grand nombre de projets dans les années à venir.

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