Question de M. GODEFROY Jean-Pierre (Manche - SOC) publiée le 16/06/2005

M. Jean-Pierre Godefroy attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la maladie de Parkinson. Affection dégénérative du système nerveux central entraînant de très nombreux troubles, en particulier des troubles de la commande motrice, cette maladie, évolutive et incurable, touche de 100 000 à 120 000 personnes en France, avec environ 8 000 nouveaux cas chaque année. L'âge moyen de début est de cinquante-cinq - cinquante-sept ans mais 10 à 15 % des personnes atteintes le sont avant leur quarantième anniversaire, soit environ 15 000 personnes. Le nombre de personnes atteintes par cette maladie et son coût, estimé à plus de 3,3 milliards d'euros par an, font de cette maladie un problème de santé publique important. Le fait, notamment, que son origine ne soit pas identifiée, que son diagnostic soit difficile, qu'il n'existe pas de traitement curatif, et qu'elle ait un impact majeur sur la vie de la personne atteinte et de son entourage familial implique, pour le moins, une amélioration de la prise en charge des malades ainsi qu'un développement de la recherche et de la formation des professionnels. En septembre 2004 a été mis en place un « Plan maladie d'Alzheimer et maladies apparentées 2004-2007 » visant à améliorer la qualité de vie des malades et de leurs proches. Bien que les problématiques et les besoins soient quasiment identiques, la maladie de Parkinson ne fait pas partie des maladies concernées par ce plan. Il lui demande donc qu'un tel plan soit entrepris et mis en place pour la maladie de Parkinson, comme cela avait d'ailleurs été envisagé en 2002 sous le ministère de M. Bernard Kouchner.

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Réponse du Ministère de la santé et des solidarités publiée le 11/08/2005

L'amélioration de la prise en charge de la maladie de Parkinson et de ses conséquences est un des cent objectifs du rapport annexé à la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. La recherche thérapeutique est active. Les axes sont médicamenteux d'une part (essais en cours sur la neuroprotection), chirurgicaux d'autre part (stimulation cérébrale profonde à haute fréquence par électrodes implantées en chirurgie stéréotaxique). Le ministère de la santé a défini une enveloppe budgétaire spécifique pour les CHU qui pratiquent cette technique chirurgicale : quinze régions ont reçu au total 6,250 millions d'euros en 2004. Après avoir organisé en 2000 une conférence de consensus sur les critères diagnostiques et thérapeutiques de la maladie de Parkinson, l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé a publié en 2002 un « rapport d'étape de la stimulation cérébrale profonde dans la maladie de Parkinson idiopathique ». Des espoirs reposent aussi sur la thérapie cellulaire et sur la thérapie génique. Deux programmes hospitaliers de recherche clinique ont été retenus et financés en 2003-2004 et sont en cours, l'un à Paris (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière), l'autre à Lille (hôpital Roger-Salengro). La recherche fondamentale est assurée dans le cadre de programmes INSERM. La maladie de Parkinson est un des axes de recherche de l'Institut du cerveau et de la moelle (ICM), institut international de recherche, de soins et de prévention des maladies du système nerveux en cours de mise en place sur le site de la Pitié-Salpêtrière à Paris, où seront regroupées la recherche fondamentale, la recherche clinique et la recherche thérapeutique. Le plan stratégique 2004-2008 visant à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques, annoncé dans la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, prendra en considération les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. L'information et l'éducation du patient, la formation des professionnels et des aidants, la coordination des intervenants et l'intégration sociale sont parmi les axes forts de ce plan en cours d'élaboration.

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