Question de M. PIRAS Bernard (Drôme - SOC) publiée le 14/07/2005

M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la situation préoccupante de l'enseignement agricole public. En effet, ce dernier, soumis à des restrictions budgétaires, à des suppressions d'emplois et à des instructions de la direction générale de l'enseignement et de la recherche conduisant à des fermetures ou gels de classes, et à un plafonnement autoritaire des recrutements d'élèves, voit son avenir s'assombrir. La mise en place des nouvelles grilles horaires des formations de l'enseignement agricole est conforme à cette logique néfaste, par la réduction d'heures d'enseignement, la suppression de nombreux dédoublements et la suppression des heures de soutien dans trois formations sur six. Le reclassement des agents contractuels, dont la proportion est élevée dans l'enseignement agricole public, s'annonce mal compte tenu de la diminution du nombre de postes offerts, d'une part, et, des nouveaux gels ou regroupements de classes annoncés, d'autre part. Or, l'enseignement agricole public a, jusqu'à présent, toujours été cité en exemple au regard des conditions d'accueil, de vie scolaire et d'enseignement, lesquelles conduisent à un taux de placement très élevé. Il lui demande s'il envisage de poursuivre sa politique de démantèlement de l'enseignement agricole public.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 22/09/2005

Le ministère de l'agriculture et de la pêche se doit de veiller à une utilisation optimale des moyens mis à la disposition de l'enseignement agricole. Il s'assure également de l'équité de traitement entre l'ensemble des composantes de l'enseignement agricole, tant privées (temps plein et rythme approprié) que publiques. A la rentrée scolaire 2005, les moyens alloués à l'enseignement public sont reconduits par rapport à l'année dernière : la dotation globale horaire (DGH) est maintenue nationalement pour l'année scolaire 2005-2006 au même niveau qu'en 2004-2005. Par ailleurs, de nombreuses classes à petits effectifs ayant été fermées en septembre 2004, l'effort de restructuration a été moindre pour la rentrée 2005. Des rééquilibrages de cette DGH peuvent avoir été effectués entre les régions, selon l'évolution des besoins constatés. Des ajustements peuvent de plus être réalisés entre lycées en fonction des effectifs réels à la rentrée scolaire, tout en restant dans le cadre de la dotation globale horaire attribuée à la région. Concernant les personnels chargés de la vie scolaire, tous les maîtres d'internat et surveillants d'externat (MI/SE) seront, comme à la rentrée 2004, remplacés nombre pour nombre par des assistants d'éducation (AE). De plus, un travail de rééquilibrage entre les régions et les établissements est entrepris afin d'ajuster la répartition des personnels au plus près des besoins. S'agissant des mesures prises pour les personnels techniciens, ouvriers et de service (TOS) dans le cadre de la décentralisation, une information a été transmise à l'ensemble de ces personnels par les directeurs des établissements. De plus, une lettre d'information destinée à l'ensemble de la communauté éducative de l'enseignement agricole a été diffusée par les services du ministère. Concernant les personnels contractuels, dans le souci bien évident d'offrir toutes les possibilités de reclassement aux agents, il a été expressément demandé aux chefs d'établissements de recruter en priorité les agents contractuels non affectés en lycée dans les centres de formation d'apprentis (CFA) et les centres de formation professionnelle et de promotion agricoles (CFPPA), afin d'offrir une continuité d'activité à ces personnels. Le contexte budgétaire national très contraint amène cependant à établir des priorités et à faire des choix. L'engagement prioritaire reste d'assurer les enseignements obligatoires. Les nouveaux outils de gestion mis en place pour répartir les moyens entre les régions et entre les établissements sont un gage de transparence et d'équité. Dans le cadre des discussions relatives au projet de loi de finances pour 2006, le ministère de l'agriculture et de la pêche a clairement désigné l'enseignement agricole comme l'un des secteurs prioritaires pour lequel une progression des crédits était nécessaire.

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