Question de M. BRANGER Jean-Guy (Charente-Maritime - UMP) publiée le 01/12/2005

M. Jean-Guy Branger souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les difficultés que rencontrent les petites entreprises de boucherie, lesquelles après avoir dû subir les conséquences des diverses mesures de sécurité alimentaire prises afin de contrer la crise de la vache folle, doivent maintenant faire face à la réduction de 50 % d'une aide dont elles bénéficient dans le cadre même de cette lutte. En effet, parmi ces mesures, figure le retrait des os de la colonne vertébrale des bovins de plus de 12 mois. Ces os sont classés matériau à risque spécifié et sont donc éliminé par les équarrisseurs, à la charge des bouchers qui bénéficient tout de même d'une aide de 1 000 euros. Or c'est cette aide qui est aujourd'hui menacée. Par ailleurs, dans un souci de rationalisation des coûts et dans le cadre de la réforme du service public de l'équarrissage, la boucherie artisanale a mis en place un protocole d'expérimentation dans six sites pilotes afin d'examiner des économies réalisables sur les modes collectifs de collecte ou portage des os de la colonne vertébrale. Et c'est sans en attendre les résultats que le ministère vient donc d'annoncer la baisse de l'aide dont bénéficient les bouchers. En conséquence, il lui demande quelles sont ses intentions vis-à-vis d'une filière déjà largement fragilisée, aujourd'hui exposée par la menace de la grippe aviaire, et si cette dégressivité de l'aide ne pourrait pas être différée afin de permettre aux professionnels de la filière de réaliser la mise en oeuvre de la réforme.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 12/01/2006

L'attention du ministère chargé de l'agriculture a été appelée sur les conditions de sortie des sous-produits issus de la découpe des bovins en boucherie du périmètre du service public de l'équarrissage (SPE). L'élimination de ces sous-produits, les colonnes vertébrales de bovins, se caractérise par une prédominance des opérations de collecte. Si cette prestation ne concerne qu'un faible volume à l'échelle de l'équarrissage français (1,6 % du poids des déchets), le coût de la collecte, représentant plus de 90 % du montant global de la prestation d'élimination, est le facteur déterminant de possibles économies. Afin de réduire les frais de collecte, le Gouvernement a récemment autorisé l'allongement des délais de conservation de ces sous-produits jusqu'à une durée de deux semaines, voire d'un mois, sous certaines conditions sanitaires. Parallèlement, et dans un même souci de rationalisation des coûts consacrés à l'élimination des sous-produits, les professionnels du secteur ont proposé, en juillet dernier, un protocole d'expérimentation de nouvelles modalités de collecte et de transport de ces déchets. Partageant cette démarche, le ministère chargé de l'agriculture a souhaité qu'une telle expérimentation puisse se faire dans le respect des exigences réglementaires relatives à l'entreposage et au transport des sous-produits, dès le début du mois de novembre 2005, et pour une durée de cinq mois. Si les résultats de cette expérimentation devaient s'avérer satisfaisants, un ou plusieurs dispositifs de collecte des sous-produits issus des boucheries pourraient être mis en place et permettraient de dégager des économies substantielles sur cette prestation. Par ailleurs, la réforme du service public de l'équarrissage engagée depuis le début 2004 vise à mettre le dispositif national en conformité avec les règles de financement définies au plan communautaire, à en rationaliser le fonctionnement et à en limiter le coût. En termes d'organisation, la volonté du législateur a été de réduire le périmètre du service public à la stricte activité d'équarrissage concernant les cadavres d'animaux collectés en exploitations agricoles. Cette mesure, qui est entrée en application le 1er octobre dernier, s'est traduite par l'ouverture à la libre contractualisation des prestations d'élimination des déchets produits par les abattoirs et les ateliers de découpe. Le maintien temporaire des prestations réalisées auprès des adhérents dans le cadre du service public de l'équarrissage jusqu'à la fin de l'année 2005 a été décidé, afin de permettre la mise en oeuvre progressive des nouveaux délais de conservation et le lancement des expérimentations locales conduites par la Fédération nationale des bouchers-charcutiers. A partir du 1er janvier 2006, les prestations de collecte et d'élimination des déchets provenant des boucheries relèveront elles aussi de relations commerciales entre les bouchers et les équarrisseurs. La possibilité de récupérer la taxe sur la valeur ajoutée sur le prix des prestations de collecte et d'élimination des sous-produits et la rationalisation des collectes sont susceptibles d'occasionner des économies de 50 % sur les coûts constatés en 2005. Tenant compte de ces éléments et conscient des implications de cette réforme sur le fonctionnement de ces entreprises, le Gouvernement apportera son soutien au secteur de la boucherie en 2006. Ce soutien est en cours de finalisation avec les entreprises concernées.

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