Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - SOC) publiée le 15/12/2005

Mme Patricia Schillinger interpelle M. le ministre des affaires étrangères sur la situation dramatique des réfugiés Lao-Hmongs au Laos. Un reportage diffusé le 16 juin dernier dans l'émission de France 2 « Envoyé spécial » a révélé au monde toute l'horreur de la répression féroce dont est victime depuis trente ans cette communauté. A l'heure actuelle, on estime que seuls 8 000 Lao-Hmongs survivent dans la jungle laotienne alors qu'ils étaient plus de 300 000 en 1975. Ces populations sont menacées d'extermination au motif que nombre de Hmongs ont servi dans les rangs de l'armée française pendant la guerre d'Indochine, et se sont battus ensuite aux côtés des Américains pendant la guerre du Vietnam. Plus que toute autre nation, la France a donc aujourd'hui le devoir d'empêcher ce qui s'apparente bien à un génocide. Elle doit sans retard engager une action déterminée auprès des instances internationales compétentes pour que toutes dispositions soient prises d'urgence pour sauver ces populations. Par conséquent, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles sont les intentions du Gouvernement afin de faire cesser sans attendre une telle extermination et permettre le respect des droits de l'homme.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 02/03/2006

La France entretient avec la République populaire démocratique Lao un dialogue régulier, constructif, mais exigeant sur la situation des droits de l'homme et des libertés individuelles et collectives. Ce sujet est abordé lors de chaque rencontre de haut niveau. Il fait l'objet d'une approche commune avec nos partenaires de l'Union européenne. Les demandes françaises et européennes sont actualisées en permanence pour tenir compte de la situation réelle. L'attention particulière accordée par la France au sort des populations Hmongs est ancienne et trouve son origine entre autres raisons dans le fait que plusieurs milliers de Hmongs, qui avaient pris part à nos côtés aux combats de la première guerre d'Indochine, ont été accueillis sur notre sol (tout comme dans d'autres pays dans le cadre de programmes internationaux de réinstallation). Ces communautés ont su s'intégrer et participer activement à la vie de leurs communautés d'accueil, comme c'est le cas en Guyane française. C'est dans le cadre de cette préoccupation ancienne que la France a demandé et obtenu fin décembre 2005 du gouvernement laotien l'accès à la province du Xieng Khouang, dont la population comprend plus d'un tiers de personnes Hmongs. Une mission, composée du député du Cher et président du groupe d'amitié France-Laos, M. Yves Fromion, et de notre ambassadeur au Laos, a pu se rendre sur place, tout particulièrement dans les villages de Phoukut et Phoukoun, où se trouvent un grand nombre de Hmongs, et examiner la façon dont ces personnes sont accueillies et réinstallées. Il a pu être constaté que le calme et l'apaisement dominent, et que ces populations peuvent bénéficier d'une aide matérielle de la part des pouvoirs publics. Afin d'améliorer la situation de ces populations, la France a rappelé sa disponibilité à apporter son assistance humanitaire aux populations démunies. Cette mission s'inscrit dans le cadre d'une action de long terme menée par la France et qui est appelée à se poursuivre. En premier lieu, la France continuera à encourager les autorités laotiennes à poursuivre une politique active et soutenue de lutte contre la pauvreté, sans discrimination ethnique ou territoriale et au profit de tous. En second lieu, l'action de la France en faveur du Laos continuera à viser explicitement le soutien aux populations les plus défavorisées et la lutte contre la pauvreté, quelle que soit l'origine ethnique du bénéficiaire de cette aide.

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