Question de M. GILLOT Jacques (Guadeloupe - SOC-A) publiée le 09/02/2006

M. Jacques Gillot attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les conséquences de la réforme du régime social des indépendants (RSI) aux Antilles-Guyane.
En effet, la création du RSI entraîne une réduction des activités liées à la gestion de l'assurance maladie des travailleurs indépendants et des professionnels libéraux déléguées aux organismes conventionnés.
En Guadeloupe, la Réunion des Assureurs Maladie (RAM) est l'unique organisme conventionné qui assure, sous l'autorité de la Caisse Maladie Régionale (CMR) l'encaissement des cotisations et le versement des prestations d'assurance maladie des travailleurs indépendants ainsi que des professionnels libéraux. S'agissant du régime de retraite, s'il existe des bureaux locaux de la CANCAVA et de l'ORGANIC, aucun organisme n'assure la gestion de l'assurance vieillesse.
Or, les dispositions de l'article 6 de l'ordonnance n°2005-1529 instituant un interlocuteur unique prévoient que la caisse nationale confie le soin aux organismes conventionnés de l'encaissement des cotisations maladie des membres des professions indépendantes (artisans, commerçants et professionnels libéraux) leur retirant l'activité de recouvrement de ces cotisations.
La mise en œuvre de ces dispositions entraînera donc une forte réduction de l'activité de la RAM, qui gère aujourd'hui l'ensemble des prestations d'assurance maladie des professionnels indépendants.
Dès lors, la mise en œuvre de la réforme du RSI constitue une menace pour la pérennité de la structure et de ses emplois suite à la fermeture des sites de gestion de Guadeloupe, Martinique et Guyane.
Il conviendrait, au contraire, tenant compte de cette situation, de constituer une caisse régionale du RSI autour de la CMR en y associant la RAM.
De surcroît, cette réforme offre l'occasion de rapprocher l'ensemble des assurés, l'ensemble des services de gestion en instaurant notamment une gestion locale de l'assurance vieillesse.
Il lui demande de lui indiquer les dispositions qu'il entend prendre pour répondre à cette situation.

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Réponse du Ministère de la santé et des solidarités publiée le 01/06/2006

Les dispositions de la loi de simplification du droit du 9 décembre 2004 prévoient la création d'un nouveau régime de sécurité sociale pour les artisans, commerçants et professionnels libéraux et d'un interlocuteur social unique chargé du recouvrement des cotisations et contributions sociales. Dans le prolongement de cette réforme, le Gouvernement souhaite réaffirmer clairement la position de l'Etat sur trois points : le champ d'action de la délégation aux organismes conventionnés, l'effectivité de cette délégation et l'accompagnement des organismes conventionnés dans la conduite de ces changements. Les organismes conventionnés géreront, à compter de la mise en place effective de l'interlocuteur social unique (ISU), l'ensemble des prestations maladie des professions indépendantes (actifs, invalides et retraités). Concernant l'encaissement des cotisations maladie des professions libérales, cette fonction demeure déléguée aux organismes conventionnés (OC), conformément à l'article 6 de l'ordonnance du 8 décembre 2005 instituant l'interlocuteur social unique. Par ailleurs, l'effectivité de la délégation de gestion des prestations maladie par le RSI aux organismes conventionnés est acquise pour les trois groupes professionnels (artisans, commerçants et professions libérales) : les travaux conjoints sur la rédaction de la convention nationale d'objectifs et de moyens entre le RSI et les organismes nationaux et celle de la convention type vont s'engager dans les prochains jours entre les parties contractantes. Ils conduiront à la signature des délégations de gestion dans le courant de 2006, pour une durée de six années similaire aux précédentes conventions. La faculté ouverte par l'ordonnance d'un élargissement du conventionnement par le RSI à des organismes relevant du code de la sécurité sociale vise uniquement à assurer la continuité du service public des prestations dans le cas d'un désengagement des organismes conventionnés actuels, faculté de retrait inhérente à tout contrat, ou d'une incapacité à assurer leur délégation de gestion. Enfin, cette réforme induit pour l'ensemble des acteurs, les organismes conventionnés mais aussi le régime social des indépendants et les unions pour le recouvrement des cotisations de la sécurité sociale et des allocations familiales (URSSAF), une révision de leur mode de fonctionnement et de leur champ d'activité. Des mesures d'accompagnement seront prises pour aider l'ensemble des parties prenantes durant la phase de transition. A ce titre, concernant les organismes conventionnés, nous avons donné consigne à nos services pour que l'ajustement du montant des remises de gestion soit lissé dans le temps, dès la mise en place de l'interlocuteur social unique, afin de permettre aux adhérents concernés de résorber progressivement les sureffectifs induits par la réduction de leur champ d'activité. Cette réforme est une mesure forte du Gouvernement au service de l'entrepreneur, pour le développement et la création d'entreprises. Nous souhaitons que l'ensemble des parties, sans exclusive, se mobilise pour assurer son succès et qu'ainsi chacun trouve sa juste place au sein de ce nouvel ensemble.

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