Question de M. MAHÉAS Jacques (Seine-Saint-Denis - SOC) publiée le 14/09/2006

M. Jacques Mahéas attire l'attention de M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille sur le manque de moyens accordés aux pathologies liées à la vieillesse et en particulier à la maladie d'Alzheimer.
L'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé estimait, il y a un an, que 855 000 personnes étaient touchées en France et que l'on dénombrerait 225 000 nouveaux cas chaque année. La prise en charge des patients atteints par cette maladie revient à presque 10 milliards d'euros par an, ce chiffre étant susceptible de doubler d'ici 15 ans. Le rapport soulignait par ailleurs que plus de la moitié des dépenses restait à la charge des familles de malades : ainsi le coût de la prise en charge moyenne d'un malade est de 22 000 euros annuels, dont 55 % sont à la charge de la famille. En outre, il dénonçait également une carence en matière de financement de la recherche publique sur les maladies neurologiques dégénératives et les pathologies liées au vieillissement.
L'Agence nationale de la recherche a inscrit fin 2005 le vieillissement et le handicap comme thèmes prioritaires pour son programme 2006 et 2007, sans que la situation des patients ait évoluée. A cela s'ajoute le déficit d'information des Français sur les moyens d'agir contre la maladie d'Alzheimer, actions qui permettent d'améliorer la qualité de vie des malades et de leurs familles.
Aussi, il lui demande s'il entend améliorer la prise en charge des patients atteints par ces pathologies et allouer un budget complémentaire à la recherche dans ces domaines et lui propose, à la demande des associations membres de l'Union France Alzheimer, d'inscrire la maladie d'Alzheimer au titre de « grande cause nationale 2007 ».

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Transmise au Ministère de la santé et des solidarités


Réponse du Ministère de la santé et des solidarités publiée le 02/11/2006

En France, la maladie d'Alzheimer et les syndromes apparentés frappent plus de 860 000 personnes et l'on estime à 225 000 le nombre de nouveaux cas chaque année. Si l'on inclut l'entourage familial, ce sont ainsi près de trois millions de personnes qui sont directement concernées par la maladie d'Alzheimer. La maladie d'Alzheimer constitue la principale cause d'entrée en institution et entraîne une diminution de l'espérance de vie qui s'accroît avec l'âge des personnes atteintes. Or, du fait principalement de l'allongement de la vie de la population et de l'amélioration du diagnostic, le nombre de personnes atteintes va croître fortement. De nombreuses réformes ont été engagées au cours de ces dernières années afin d'améliorer les conditions de prise en charge des personnes âgées. La loi relative à la santé publique retient comme un de ses objectifs de « limiter la perte d'autonomie des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et son retentissement sur leurs proches ». La création de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), la mise en oeuvre du Plan Alzheimer 2004-2007 et récemment l'annonce du plan Solidarité grand âge permettent d'améliorer la prise en charge de cette maladie. C'est pourquoi le ministre de la santé et des solidarités a indiqué le 12 janvier 2006, lors du comité de suivi du plan Alzheimer, son soutien à l'initiative de l'association France Alzheimer de retenir la maladie d'Alzheimer comme grande cause nationale et il a proposé au Premier ministre d'inscrire la maladie d'Alzheimer comme grande cause nationale pour l'année 2007. Le Premier ministre a donc décidé de faire de la lutte contre la maladie d'Alzheimer la grande cause nationale de l'année 2007 afin que la recherche avance en ce domaine et que ce fléau soit combattu grâce à la mobilisation et au soutien de toutes les composantes de la société française. A cette occasion, il a rappelé qu'en mai 2006 il a lancé un plan national sur le cerveau et les maladies du système nerveux. Une mission, qui réunira les plus grands experts nationaux, sera chargée de dresser un état des lieux du dispositif de recherche, d'évaluer les moyens nécessaires et de définir une véritable stratégie de lutte contre les pathologies cérébrales. Par ailleurs, il est précisé aux organismes à but non lucratif oeuvrant dans ce domaine et désirant organiser des campagnes faisant appel à la générosité publique qu'ils sont invités à adresser leur demande d'agrément avant le 23 octobre 2006 à la direction du développement des médias.

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