Question de M. ANGELS Bernard (Val-d'Oise - SOC) publiée le 19/07/2007

M. Bernard Angels souhaite attirer l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur le vaccin contre le cancer de l'utérus. Le cancer du col de l'utérus est responsable d'environ 1 000 décès par an, dont beaucoup pourraient être évités par des mesures vigoureuses de santé publique. En effet, les femmes disposent depuis la fin de l'année 2006 d'un vaccin, efficace dans plus de 70 % des cas, ce qui constitue une avancée médicale de grande ampleur. Ce vaccin ne se substitue pas à un dépistage effectué en parallèle via un frottis cervical. À ce jour, des informations très contradictoires circulent sur l'opportunité de vacciner toutes les jeunes filles. Par ailleurs, le prix de ce vaccin s'avère prohibitif pour des jeunes filles et femmes issues de milieux défavorisés. Il lui demande quelles sont les perspectives de généralisation de ce vaccin ainsi que de sa prise en charge par la sécurité sociale.

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Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports publiée le 20/09/2007

Saisie par la direction générale de la santé, l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES) a évalué en 2004 l'apport que pouvait représenter le test HPV dans le cadre du dépistage du cancer du col de l'utérus. Au cours des débats, il s'est avéré que la plupart des experts considèrent que le dépistage par le test HPV seul à la place du frottis cervico-utérin n'était pas justifié. Les principales conclusions issues des débats entre experts étaient que le test HPV associé au frottis offre des perspectives prometteuses : le bénéfice médical et économique devra être réévalué après le résultat des essais randomisés et des études de cohortes en cours, et la réalisation d'un modèle coût-efficacité ; le test HPV seul à la place du frottis cervico-utérin n'est pas justifié : c'est une hypothèse à évaluer à plus long terme. L'opportunité d'utiliser ce nouveau test dans le cadre du dépistage devrait être comparée à une stratégie d'optimisation du dépistage actuel dans l'optique d'une meilleure couverture. Dans la perspective d'une mise en oeuvre future de ce test, des prérequis seront indispensables : confirmation de la population cible, algorithmes de prise en charge, définition des conditions techniques et des modalités du contrôle de qualité, formation des professionnels et information des patientes, évaluation de l'impact sur les pratiques professionnelles. Cette évaluation a conduit au remboursement des tests HPV pour les frottis ASCUS (c'est-à-dire se révélant incertains). Pour autant, les données d'analyse étaient insuffisantes pour valider l'utilisation systématique du test HPV. Aujourd'hui des études sont en cours, notamment au CHU de Reims, et elles devraient probablement apporter un complément d'informations permettant d'affiner l'apport proposé par le test HPV et d'envisager les conditions d'une idéale utilisation de ce dernier. Enfin, une réévaluation des techniques de dépistage sera prochainement entreprise, notamment dans le contexte du développement du vaccin HPV.

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