Question de Mme DEMESSINE Michelle (Nord - CRC) publiée le 04/10/2007

Mme Michelle Demessine souhaite rappeler l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur les risques de développement de l'obésité infantile du fait des publicités télévisées.
Depuis de nombreuses années les études des l'Inserm, de l'Afssa et les enquêtes de l'UFC-Que choisir nous alertent sur la dangerosité de la sur-médiatisation des produits les plus gras et les plus sucrés notamment en direction des enfants.
Malgré l'ajout de messages sanitaires sur les publicités des produits alimentaires transformés depuis 2004, la France compte 8 millions de personnes obèses et 400 000 supplémentaires par an. Ces chiffres alarmants posent la question de l'efficacité des dispositifs de prévention de l'obésité et particulièrement celle de l'encadrement des publicités alimentaires.
Les enfants sont manifestement les victimes avérées de ce harcèlement nutritionnel lors des émissions qui leur sont dédiées, et par nature, les messages sanitaires qui y sont joints ne peuvent être opérants sur un tel public.
Il en résulte, selon les diverses études parues, que 30% des enfants les plus soumis à la publicité sont également ceux dont l'alimentation est la plus déséquilibrée et que les catégories sociales les plus défavorisées restent les plus exposées au risque d'obésité.

Elle lui demande en conséquence de bien vouloir lui indiquer quelles mesures le Gouvernement envisage de prendre afin que les recommandations de l'Afssa et de l'Inserm sur l'encadrement des publicités alimentaires soient pleinement mises en œuvre dans le cadre d'une politique globale de prévention de l'obésité.

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Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports publiée le 13/12/2007

L'obésité infantile est devenue un enjeu de santé publique majeur dans la plupart des pays industrialisés. En France, près d'un enfant sur six est obèse aujourd'hui, soit trois à quatre fois plus que dans les années 70. Or, on sait que l'obésité persiste à l'âge adulte chez 80 % des enfants atteints de plus de dix ans et qu'elle augmente entre autres le risque de maladies cardio-vasculaires. Face à cette situation préoccupante, les pouvoirs publics ont lancé en septembre 2006 le deuxième Programme national nutrition santé (PNNS) pour la période 2006-2010 qui s'est fixé notamment pour objectif de diminuer de 20 % la prévalence de surpoids et d'obésité chez les adultes et d'interrompre la croissance de la prévalence de surpoids et d'obésité chez les enfants. La loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique a marqué une avancée importante, en rendant obligatoires les messages sanitaires sur les publicités pour certains produits alimentaires. Cette disposition, dont les modalités d'application ont été précisées par le décret n° 2007-263 et l'arrêté du 27 février 2007, concernent tous les supports publicitaires et promotionnels qu'il s'agisse de la télévision, de la radio, du cinéma, d'Internet, de l'affichage ou de documents imprimés. Afin de renforcer l'efficacité de ce dispositif, les chaînes de télévision se sont, en outre, engagées, à inclure les messages sanitaires sous forme orale dans les « jingles » qui annoncent ou suivent les plages de publicité aux heures d'écoute privilégiées des enfants. Cet engagement est aujourd'hui largement mis en oeuvre. Il donne l'assurance que les messages sanitaires sont non seulement lus mais également entendus par les enfants à tout âge. Il importe que ce nouveau dispositif législatif, en vigueur depuis le 1er mars 2007, puisse faire l'objet d'une évaluation objective, afin notamment de connaître la façon dont les messages sont reçus par les enfants et les adultes. C'est le sens de l'étude que l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) va lancer dans les toutes prochaines semaines et dont les résultats sont attendus avant la fin de l'année. Sur la base de cette évaluation, une éventuelle évolution de la législation ou du libellé des messages pourra être envisagée. En tout état de cause, la lutte contre l'obésité infantile doit s'inscrire dans une démarche globale de prévention et d'éducation, telle que promue par le deuxième Programme national nutrition santé (PNNS). Dans ce cadre, plusieurs actions importantes sont engagées : des campagnes de communication de l'INPES pour un budget de 4,5 millions d'euros environ en 2007, le développement de l'implication des collectivités territoriales dans la dynamique nationale au travers de chartes spécifiques, des chartes d'engagement des industriels sur la composition de leurs produits ou encore un référentiel nutritionnel en matière de restauration scolaire. Enfin, au cours d'un colloque prévu le 12 décembre 2007, seront dévoilés les résultats des études nationales, réalisées en 2006-2007, permettant de faire le point, à partir de données fiables, sur les divers indicateurs du PNNS, notamment en matière de surpoids et d'obésité.

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