Question de M. JOSSELIN Charles (Côtes-d'Armor - SOC) publiée le 11/10/2007

M. Charles Josselin attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur le retournement de la conjoncture laitière. Il y a quelques mois, les producteurs de lait avaient peine à obtenir de leurs laiteries des quotas supplémentaires et se plaignaient de prix insuffisamment rémunérateurs ; aujourd'hui, les quantités produites sont loin d'atteindre les quotas impartis, plaçant notre pays, et plus généralement l'Europe, en situation de pénurie, alors que les prix explosent. Il s'inquiète donc de la fiabilité des capacités de prévision dont dispose la France et du manque d'anticipation des autorités françaises en matière agricole. Il lui demande ce qu'il entend faire pour remédier à la fois à la pénurie de lait et aux lacunes de nos capacités de prévision et d'anticipation dans un domaine aussi important que l'approvisionnement alimentaire.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 22/11/2007

Un accord est intervenu au sein de l'interprofession laitière, réunissant les producteurs laitiers et les transformateurs, le 26 janvier 2006, fixant une recommandation interprofessionnelle sur l'évolution du prix du lait. Sur la base de cet accord, le prix du lait payé aux producteurs suit les évolutions des marchés, et la baisse du prix du lait à la production intervenue entre 2003 et 2006 a été compensée pour les producteurs par l'aide directe laitière. Depuis le second semestre 2006, la conjoncture des marchés laitiers est inédite. Les cours des produits industriels laitiers, beurre et poudres de lait, atteignent des niveaux historiquement hauts en raison d'une offre de lait limitée, en particulier par les principaux fournisseurs mondiaux, l'Océanie et l'Union européenne. Afin de poursuivre l'objectif de produire intégralement le quota français, des dispositions ont été prises au niveau national en juin et septembre dernier comme la possibilité accordée à chaque producteur d'augmenter sa production de 10 % pour la campagne laitière en cours. Cette augmentation pourra même aller jusqu'à 20 % dans certains cas particuliers. Par ailleurs, reflet de l'amélioration des marchés, la recommandation sur l'évolution du prix du lait payé aux producteurs par les transformateurs est en constante hausse depuis le début de l'année 2007. Pour le quatrième trimestre 2007, une nouvelle hausse historique de plus de cinquante-huit euros/1 000 litres de la recommandation sur le prix du lait a été annoncée par l'interprofession ; cela représente une hausse de plus de 20 % du prix du lait par rapport au trimestre précédent. Les recommandations depuis de début de l'année 2007 marquent la fin de plusieurs années de baisse du prix du lait et fournissent à la filière laitière une visibilité appréciable pour lui permettre de poursuivre la réflexion engagée sur les éléments nécessaires à un nouvel équilibre des marchés des produits laitiers, dans le cadre de la mise en oeuvre de la réforme de Luxembourg. Un prix du lait rémunérateur pour les producteurs de lait et un partage équitable de la valeur ajoutée entre les opérateurs de la filière constituent deux éléments essentiels du dynamisme de cette filière.

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