Question de M. COUDERC Raymond (Hérault - UMP) publiée le 07/02/2008

M. Raymond Couderc interroge Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur la modification de la tarification des maisons de retraite médicalisées. Jusqu'à maintenant, les produits de santé à la location et à la vente aux personnes âgées à domicile et en maison de retraite étaient financés par l'assurance maladie dans le cadre de l'enveloppe dite des "soins de ville". Mais une réforme de la tarification (loi n° 2007-1786 de financement de la sécurité sociale pour 2008) doit aboutir à un financement sur l'enveloppe des établissements médico-sociaux. Les produits et les prestations seront donc achetés directement par les maisons de retraite dans le cadre de leur forfait soins. A ce jour, il semble que l'administration n'a pas été en mesure de chiffrer les montants à transférer ni les économies attendues. Or, cette réforme n'est pas purement technique : elle pourrait fragiliser l'emploi de près de 3000 personnes au niveau national travaillant dans ce secteur d'activité. En outre, aucune concertation avec les professionnels de ce secteur n'aurait été organisée. Cette mesure, entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2008, n'a semble-t-il toujours pas été finalisée par un arrêté d'application et publiée au JO.
Il souhaiterait donc savoir les mesures qu'elle compte prendre pour donner une meilleure visibilité aux professionnels de ce secteur et pour concilier la nécessaire baisse des dépenses de l'assurance maladie avec l'impératif de maintien de l'emploi dans cette branche professionnelle.

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Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative publiée le 17/07/2008

La réforme de la tarification des maisons de retraite médicalisées a été mise en place par la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2006. La ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative rappelle que la réintégration des dispositifs médicaux (DM) dans le « forfait soins » des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) a été recommandée dans les conclusions du groupe de travail de l'IGAS présidé par M. Pierre Deloménie (mars 2005). Il répond au nécessaire souci d'une meilleure gestion des dispositifs médicaux au sein de ces établissements. L'article 48 de la LFSS pour 2006 prévoyait la date de cette réintégration à compter du 1er janvier 2007, mais cette date été repoussée au 1er janvier 2008 par l'article 88 de la LFSS pour 2008 dans le but de permettre la réalisation d'une étude financière et l'expertise des modalités pratiques de mise en oeuvre. L'année 2007 a été ainsi mise à profit pour réaliser et exploiter ces estimations, dont les enseignements ont été présentés lors de la concertation menée avec les professions concernées. Toutefois, afin de faciliter l'organisation des acteurs de terrain et suite aux concertations qui ont eu lieu avec les professions concernées, la réintégration des DM interviendra finalement au 1er août 2008. Trois cent vingt millions d'euros en année pleine seront ainsi progressivement transférés de l'enveloppe « soins de ville » à l'enveloppe médico-sociale. Des concertations préalables avec les représentants des professions concernées ont été menées. Un arrêté du 30 mai 2008 publié au Journal officiel du 4 juin 2008 détaille la liste des dispositifs médicaux concernés par la réintégration budgétaire au sein des « forfaits soins » des établissements sans pharmacie à usage interne (PUI). Les tarifs des établissements seront majorés dès le 1er août 2008. Des contrôles seront effectués par la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) pour éviter une double prise en charge (« soins de ville » et « forfaits soins »). Pour les DM amortissables, la réintégration des DM ne sera pas forcément synonyme d'un recours à l'achat plutôt qu'à la location, les gestionnaires pourront en décider selon les cas et le type de matériel. Enfin, un premier bilan de la réforme sera réalisé au bout d'un an.

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