Question de Mme ASSASSI Éliane (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 10/04/2008

Mme Éliane Assassi attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les inquiétudes exprimées par les rééducateurs de l'éducation nationale, les personnels spécialisés, les enseignants, les parents d'élèves, quant à l'avenir des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) et des missions de leurs personnels. Elle rappelle que ces réseaux ont été créés pour répondre aux besoins particuliers de tous les élèves des écoles maternelles et élémentaires qui rencontrent des difficultés scolaires. Leur mission est d'assurer sur le temps scolaire et, en étroite collaboration avec les enseignants des classes, des actions de prévention et de remédiation. Elle souligne que ce dispositif - qui ne saurait être réduit à du soutien scolaire - mobilise des professionnels dont la spécialité est d'appréhender l'élève dans toutes ses dimensions affectives, cognitives, psychologiques, relationnelles et sociales. C'est ainsi que les RASED sont constitués de trois catégories professionnelles : les enseignants spécialisés chargés de l'aide pédagogique (les maîtres d'adaptation), les enseignants spécialisés chargés de l'aide rééducative (les rééducateurs) et les psychologues. Les RASED permettent, d'une part, d'analyser de façon approfondie les difficultés de l'élève dans les domaines des comportements ou des apprentissages et, d'autre part, de rechercher, avec l'équipe enseignante, les réponses les mieux adaptées aux situations particulières. Aujourd'hui, ces réseaux - lorsqu'ils fonctionnent avec une équipe complète et qualifiée sur un secteur permettant un travail de proximité et relationnel de qualité auprès des parents, des enseignants des élèves - sont reconnus comme indispensables et efficaces par les partenaires de l'école, notamment les parents d'élèves. Pourtant, l'avenir de ces dispositifs semble menacé, au niveau national, singulièrement s'agissant de leurs moyens : diminution importante du nombre de postes spécialisés, formation et stages insuffisants, réorganisation de la semaine… Or, elle estime qu'il est indispensable que les RASED puissent continuer à remplir leurs missions dans toutes les écoles maternelles et élémentaires et répondre ainsi à la nécessaire lutte contre l'échec scolaire. C'est pourquoi elle lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles sont les décisions concrètes qu'il envisage de prendre afin de maintenir et de renforcer ce dispositif d'aides spécialisées de l'éducation nationale en faveur d'élèves rencontrant des difficultés scolaires lesquelles nécessitent des approches différenciées, pluriprofessionnelles et concertées.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 21/08/2008

La durée de l'enseignement scolaire dans le premier degré est désormais fixée à vingt-quatre heures hebdomadaires dispensées à tous les élèves auxquelles s'ajoutent deux heures au maximum d'aide personnalisée en très petits groupes pour les élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages. Ces deux heures, dégagées dans l'emploi du temps des enseignants, viennent renforcer l'action des maîtres et la différenciation pédagogique qu'ils mettent en oeuvre dans la classe dans le cadre des PPRE (programmes personnalisés de réussite éducative) avec, le cas échéant, la participation d'autres maîtres, notamment les enseignants spécialisés. Il s'agit de proposer une réponse adaptée à chaque élève. Dans ce nouveau contexte, le rôle des enseignants qui exercent dans les RASED devra évoluer. Il conviendra notamment que l'action de ces personnels soit mieux centrée sur les écoles où le nombre et la nature des difficultés rencontrées par les élèves sont plus importants qu'ailleurs. Cela aura, en outre, l'avantage d'éviter une dispersion inutilement coûteuse et de cibler les interventions spécialisées sur la plus grande difficulté. Concernant la formation, il y a eu en 2004 une profonde modification, celle-ci n'a plus la forme théorique qu'elle avait et est devenue aujourd'hui une formation en alternance plus individualisée et plus proche de la réalité des situations d'exercices. Les recteurs disposent des moyens financiers à la mise en oeuvre des formations de spécialisation. Ces moyens sont ainsi gérés au plus près des besoins locaux selon des priorités qui mettent en avant les exigences de spécialisation liées à la prise en charge du handicap avant toute autre.

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